L’assistance aux proches aidants des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer : entrevue avec Luc Armand, fondateur de Soutien Alzheimer

Voici notre deuxiĂšme entrevue de la sĂ©rie d’articles dressant le portrait d’organisations qui Ɠuvrent Ă  mieux accompagner les proches aidants (voir la premiĂšre entrevue). Nous avons eu la chance d’échanger avec Luc Armand, fondateur de l’organisme Soutien Alzheimer. Voici son tĂ©moignage oĂč vous dĂ©couvrirez ses activitĂ©s et leurs impacts sur la vie des proches aidants. Les citations sont celles de Luc Armand.

Apporter de l’assistance aux proches aidants souvent dĂ©semparĂ©s face Ă  la maladie d’Alzheimer

Fort de ses 40 ans d’expĂ©rience en relation d’aide, Luc Armand a crĂ©Ă© Soutien Alzheimer il y a 7 ans dans un but prĂ©cis : celui d’apporter une assistance rapide, complĂšte et efficace aux proches aidants souvent dĂ©sƓuvrĂ©s face aux changements d’attitudes et de comportements qu’entraĂźne la maladie d’Alzheimer. DĂšs l’apparition des premiers troubles neurocognitifs, l’entourage du parent ou du conjoint atteint prend le rĂŽle un proche aidant. Parfois, ils endossent ce rĂŽle naturellement, mais d’autre fois, ce dernier leur est imposĂ©. Dans la plupart des cas, ce nouveau rĂŽle comporte son lot de dĂ©fis afin d’accompagner du mieux possible la personne atteinte. Cette situation est souvent subite par le proche aidant, difficile Ă  apprĂ©hender et qui confronte Ă  l’inconnu. Le service de «coaching familial» se traduit par un accompagnement complet de l’annonce de la maladie jusqu’aux pĂ©riodes les plus critiques.

« Soutien Alzheimer s’adresse majoritairement aux proches aidants, ce sont Ă©videmment des membres de familles, frĂšres, sƓurs, conjoints, amis qui ont dans leur entourage des personnes atteintes de troubles neurocognitifs, majoritairement de la maladie d’Alzheimer. Ce sont des gens qui lorsqu’ils appellent, sont complĂštement dĂ©sƓuvrĂ©s. Ils ne savent plus quoi faire et en connaissent trĂšs peu sur la maladie. Ils se posent la question : ‘’qu’est-ce que je fais ?’’. La personne (atteinte) n’agit plus de la façon habituelle dans la vie quotidienne, se comporte diffĂ©remment avec les gens et a une parole parfois dĂ©sobligeante. Ils veulent tous comprendre la maladie et savoir comment agir pour aider la personne.”

Former et rassurer les proches aidants à travers des activités collectives ou personnalisées

Afin de partager son expertise et d’accompagner les proches aidants, Luc Armand via Soutien Alzheimer propose plusieurs activitĂ©s dans toute la rĂ©gion du grand MontrĂ©al. Du soutien individualisĂ© avec les familles, coaching familial, aux formations sur-mesure auprĂšs du personnel de rĂ©sidences, en passant par des confĂ©rences, Luc Armand met l’humain Ă  l’avant plan dans ces activitĂ©s. Quel que soit le public cible, l’objectif est toujours le mĂȘme : amener les proches aidants Ă  mieux connaĂźtre la maladie, Ă  amĂ©liorer leur communication avec les personnes atteintes et Ă  mieux nĂ©gocier avec leurs comportements dĂ©plaisants.

Lors de notre Ă©change, nous nous sommes attardĂ©s sur notre comprĂ©hension de l’approche personnalisĂ©e avec les familles. Nous en avons appris davantage sur les dĂ©fis situĂ©s en dĂ©but de parcours auxquels sont confrontĂ©s les proches aidants qu’accompagne Soutien Alzheimer depuis plusieurs annĂ©es. PoussĂ©s par leur grand cƓur et leur envie de bien faire, les proches aidants surpassent ou sont en voie de surpasser leurs propres limites. Il est alors crucial Ă  ce moment-lĂ  de leur rappeler l’importance de prendre soin de soi afin d’aider les autres Ă  se sentir mieux : aider une personne malade sans tomber malade. Concernant les familles, ce sont gĂ©nĂ©ralement les enfants des personnes atteintes qui contactent Soutien Alzheimer. Le premier contact se fait par un entretien tĂ©lĂ©phonique. Par la suite, une rencontre peut se dĂ©rouler en regroupant les gens d’une mĂȘme famille. En gĂ©nĂ©ral, de 2 Ă  5 personnes se retrouvent autour de la table et en l’absence de la personne atteinte. Cette façon permet ainsi de rĂ©unir les conditions propices Ă  la personnalisation de la rencontre et Ă  une libertĂ© d’expression optimale, sans peur de blesser la personne malade.

« Je vais avoir diffĂ©rentes approches selon le type d’activitĂ©s. Pour les familles, les rencontres vont regrouper tous ceux qui ont Ă  cƓur la personne et qui veulent aider. La premiĂšre rencontre peut avoir lieu chez l’un des proches aidants ou Ă  mon bureau. Comme les gens mĂ©connaissent la maladie, parfois lorsqu’ils expriment leurs prĂ©occupations et leur tristesse, la personne atteinte ne comprend pas. Elle adopte alors des comportements qui nĂ©cessitent une intervention ce qui brise le rythme de la rencontre. Au final, les gens s’empĂȘchent d’exprimer leurs pensĂ©es rĂ©elles. DĂ©sormais, je ne fais plus de rencontre avec la personne atteinte. Par la suite, je peux me dĂ©placer au domicile, rencontrer la personne atteinte et enseigner, en mĂȘme temps, aux proches aidants, des façons de communiquer et d’agir pour entretenir la relation avec elle. C’est une approche trĂšs personnalisĂ©e avec la famille. Par ailleurs, les ateliers que j’anime avec la SociĂ©tĂ© d’Alzheimer de MontrĂ©al ne sont pas personnalisĂ©s Ă©tant un groupe de proches aidants. L’approche est totalement diffĂ©rente, mais le but final reste le mĂȘme ».

Faire Ă©voluer les mentalitĂ©s et aider les familles Ă  mieux comprendre les personnes atteintes d’Alzheimer

Nous avons Ă©tĂ© Ă©mus par l’histoire de Luc Armand. En effet, plusieurs membres de sa famille ont Ă©tĂ© touchĂ©s par l’Alzheimer. À ce moment-lĂ , il s’est intĂ©ressĂ© Ă  la maladie et est allĂ© chercher de l’aide Ă  la SociĂ©tĂ© d’Alzheimer pour ensuite en devenir l’un des formateurs. Il a alors pu constater les nombreuses rĂ©percussions de la maladie d’Alzheimer que doivent affronter les familles. Par Soutien Alzheimer, il transmet ses connaissances. Pour lui, le plus grand dĂ©fi est de faire Ă©voluer les mentalitĂ©s et d’amener les proches aidants Ă  mieux comprendre les malades. Il cherche Ă©galement Ă  prĂ©parer les familles Ă  la prise de dĂ©cision la plus bienveillante malgrĂ© l’opposition de la personne atteinte.
Lors de notre discussion, il nous a dĂ©voilĂ© qu’environ 50% des appels reçus se concrĂ©tisaient par une premiĂšre rencontre, illustrant ainsi un vĂ©ritable besoin dans la sociĂ©tĂ©. En tout, c’est une vingtaine de familles que ce service accompagne chaque annĂ©e. L’intervenant met un point d’honneur Ă  impliquer l’ensemble des gĂ©nĂ©rations de la famille notamment les enfants dans le processus d’accompagnement et leur rĂ©seau Ă©largi. Ainsi, cela permet de faire Ă©voluer les mentalitĂ©s, de mieux comprendre les changements de comportements et les pratiques Ă  adopter.

« Je suis peut-ĂȘtre un expert de l’Alzheimer, mais les experts de la personne, ce sont les familles. Comme je dis toujours, j’ai des propositions de solutions, mais ce sont les vĂŽtres qui sont importantes. Moi, je les implique beaucoup dans les actions Ă  poser, pas juste en parole. Au retour Ă  la maison, vous pourrez en discuter ensemble. J’insiste beaucoup pour que les enfants et les petits enfants soient impliquĂ©s dans le processus. Parfois, les petits enfants sont rendus Ă  16 ans et ont besoin aussi de comprendre pourquoi grand-papa n’agit pas de la mĂȘme façon, pourquoi des fois il crie aprĂšs eux et aprĂšs il vient leur prendre la main. Les enfants, parfois, ne savent pas trop pourquoi. C’est un travail passionnant, surtout lorsque je vois les familles qui vivent mieux la maladie au fil des mois ».

« Devenir aidant, ça s’apprend », un programme au cƓur du processus d’accompagnement de Soutien Alzheimer

Afin d’accompagner au mieux les proches aidants, Soutien Alzheimer s’appuie sur le programme « Devenir aidant, ça s’apprend » dĂ©veloppĂ© par la Chaire de recherche en soins infirmiers Ă  la personne ĂągĂ©e et Ă  la famille. Cet outil, souvent introduit au cours de la deuxiĂšme ou troisiĂšme sĂ©ance, offre Ă  Luc Armand un cadre structurant sa dĂ©marche et ses prochaines actions. Il permet, une fois passĂ©e la pĂ©riode d’acceptation du proche, de dĂ©marrer progressivement chaque plan d’intervention.

« Plusieurs aspects de ces documents m’ont aidĂ© Ă  m’assurer que j’étais sur la bonne voie et de m’affirmer dans mes actes. Évidemment, tout dĂ©pend de l’utilisation que nous en faisons. Personnellement, je priorise l’écoute et le cĂŽtĂ© humain. Ces documents m’aident Ă©normĂ©ment. Le programme est un guide vraiment efficace qui me permet de cerner plus rapidement les besoins du groupe et de l’amener Ă  ĂȘtre actif. Je partage complĂštement la vision de ce guide, on dirait vraiment qu’il a Ă©tĂ© Ă©crit pour moi ! ».

 

Nous remercions Luc Armand pour le portrait qu’il nous a dressĂ© de cet organisme qui Ɠuvre depuis plusieurs annĂ©es sur le territoire du Grand MontrĂ©al. Nous lui souhaitons Ă©galement bonne chance dans la suite de ses projets.

 

Plus d’informations

Pour plus d’informations sur Soutien Alzheimer, dĂ©couvrez leur site internet ici : http://www.soutienalzheimer.com/

 

Texte par Camille Briquet
Propos recueillis par Nicolas Pinget

soutien-alzheimer

Irstea et eValorix : un nouveau partenariat pour la diffusion d’outils en environnement et agriculture

En cette rentrĂ©e 2017, eValorix est fiĂšre de vous prĂ©senter son nouveau partenaire : l’Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture (Irstea). Cet organisme intĂšgre notre rĂ©seau de partenaires français aprĂšs Conectus Alsace et la SociĂ©tĂ© d’AccĂ©lĂ©ration du Transfert de Technologies (SATT) Sud Est. Ce partenariat permettra la diffusion d’outils innovants destinĂ©s aux acteurs du secteur de l’environnement.

Irstea : un organisme expert des enjeux environnementaux

Organisme de recherche pluridisciplinaire, Irstea met en valeur les principaux enjeux environnementaux de notre Ă©poque. Agriculture raisonnĂ©e, gestion de territoire, ou encore risques climatiques sont autant thĂ©matiques abordĂ©es dans le cadre des travaux de ses chercheurs. Depuis 1981, cet institut, autrefois connu sous le nom de Cemagref, dĂ©crypte l’ensemble des interactions entre l’ĂȘtre humain et la planĂšte. Ses recherches sont inscrites dans une volontĂ© de contribuer Ă  la rĂ©solution des dĂ©fis environnementaux europĂ©ens et internationaux.

Pour en savoir plus sur Irstea, visitez leur site web.

Les outils prochainement diffusés par Irstea sur eValorix : guides techniques, rapports et logiciels

Irstea est Ă  l’initiative de nombreux outils, mines de savoir et d’informations. Vous retrouverez notamment, au sein du catalogue eValorix, divers guides techniques relatifs Ă  diffĂ©rents enjeux environnementaux, allant du traitement de l’eau potable Ă  la gestion du risque d’incendie. Vous pourrez Ă©galement y dĂ©couvrir des rapports statistiques ainsi que certains logiciels destinĂ©s aux acteurs du milieu environnemental.
Ces diffĂ©rents outils seront ajoutĂ©s au catalogue d’eValorix dans les prochaines semaines.

Retrouvez la page dédiée à la diffusion de Irstea sur eValorix : https://eduzone.ca/institutions/irstea-institut-national-de-recherche-en-sciences-et-technologies-pour-lenvironnement-et-lagriculture/

Irstea et eValorix : un nouveau partenariat pour la diffusion d'outils en environnement et agriculture

ValĂ©ry Ridde, le dĂ©fi de l’Ă©quitĂ© en santĂ© publique mondiale et la distribution des ressources

Valéry Ridde, le défi de l'équité en santé publique mondiale et la distribution des ressources

ValĂ©ry Ridde est professeur agrĂ©gĂ© au DĂ©partement de mĂ©decine sociale et prĂ©ventive Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al. Il est Ă©galement chercheur Ă  l’UniversitĂ© de l’Institut de Recherche en SantĂ© Publique de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al (IRSPUM). Enfin, il est titulaire d’une chaire en santĂ© publique appliquĂ©e IRSC / ASPC Ă  travers laquelle il applique son expĂ©rience multidisciplinaire pour mener Ă  bien un projet sur la mise en Ɠuvre des interventions de santĂ© communautaires Ă  travers le monde, afin de les rendre plus efficaces et Ă©quitables. 

Expertises

Évaluation de programmes, promotion de la santĂ©, approches communautaires en santĂ©, Ă©quitĂ© en santĂ©, mise en Ɠuvre de politiques de santĂ© et organisation et le financement des systĂšmes de santĂ©.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

ValĂ©ry Ridde : Mes recherches se concentrent sur les dĂ©fis majeurs d’équitĂ© en matiĂšre de distribution des ressources dans le contexte de la santĂ© mondiale.  Le besoin prioritaire sur lequel je travaille depuis longtemps est celui de l’accĂšs aux soins de santĂ© des populations les plus vulnĂ©rables. Ces recherches s’effectuent Ă©videmment en Afrique, mais Ă©galement au Canada, oĂč l’on parle gĂ©nĂ©ralement d’immigrants Ă  statuts prĂ©caires, sans assurance maladie. Ces derniers Ă©prouvent des difficultĂ©s Ă  se soigner. Je travaille Ă  dĂ©terminer comment mettre en place de maniĂšre optimisĂ©e des interventions efficaces et Ă©quitables pour que l’accĂšs aux soins de ces populations vulnĂ©rables soit facilitĂ©. J’essaie Ă©galement d’étudier les enjeux liĂ©s Ă  la mise en Ɠuvre de ces interventions. Je trouve que dans le domaine de la recherche, on s’attarde davantage Ă  l’efficacitĂ©, mais peu Ă  la mise en Ɠuvre, qui est pourtant essentielle afin de comprendre et d’évaluer l’efficacitĂ© d’une intervention.

Par ailleurs,  je m’intĂ©resse aux moyens pour rendre les rĂ©sultats de recherches utiles, et utilisables facilement par les dĂ©cideurs et les intervenants. À cette fin, je cherche Ă  dĂ©terminer quelles sont les dĂ©marches qui peuvent favoriser l’utilisation des connaissances par une meilleure application de ces derniĂšres.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

ValĂ©ry Ridde : Comme pour beaucoup de chercheurs, le dĂ©fi numĂ©ro un est de trouver du financement. C’est un dĂ©fi qui est d’autant plus important dans le domaine de la recherche en santĂ© mondiale, car elle est encore peu reconnue et financĂ©e au Canada. Il  y a en effet une vĂ©ritable orientation des ressources vers des recherches concernant des enjeux biomĂ©dicaux et ce, au dĂ©triment des recherches importantes dans le domaine des sciences sociales et des interventions. De mĂȘme, de nombreuses organisations financent des actions et interventions favorisant l’accĂšs aux soins, mais trĂšs peu financent la recherche. Pourtant, il y a encore un besoin important de dĂ©velopper de la recherche sur ces interventions ! On donne des millions Ă  certains projets, mais des miettes pour essayer de comprendre les mĂ©canismes et dĂ©terminer les pistes d’amĂ©lioration des interventions. Pour certaines organisations, d’un point de vue de justification et de visibilitĂ© des activitĂ©s, donner des millions pour montrer que l’on cherche Ă  « changer les choses » a plus de sens que d’essayer de les comprendre et d’en mesurer l’impact. L’un des dĂ©fis dans les interventions d’aide au dĂ©veloppement est le discours normatif tenu par les intervenants sur leurs actions. En effet, certains ont tendance Ă  glorifier leurs initiatives et pensent qu’elles sont « formidables et qu’elles sauvent la vie des gens » alors que la situation est souvent bien plus complexe.  Le dĂ©fi est de voir derriĂšre ces discours normatifs afin de dĂ©couvrir la rĂ©alitĂ© sur le terrain. Par exemple, nous avons passĂ© une annĂ©e avec des chercheurs Ă  analyser un projet et nous sommes parvenus Ă  dĂ©montrer son inutilitĂ© dans un pays d’Afrique. MalgrĂ© les millions investis dans ce dernier pendant 10 ans, la seule rĂ©ponse reçue a Ă©té : « Et bien nous allons le continuer ».

Bien sĂ»r, la recherche prĂ©sente tout de mĂȘme un dĂ©fi de pertinence et d’utilitĂ©. Je parle tout d’abord de pertinence scientifique, soit de crĂ©er de nouvelles connaissances. Mais je parle aussi et surtout de pertinence sociale, c’est-Ă -dire de crĂ©er des connaissances qui seront utiles pour les dĂ©cideurs et les intervenants, et non simplement pour permettre Ă  des chercheurs de publier des articles.

En outre, en travaillant Ă  l’international, j’ai le dĂ©fi de crĂ©er des alliances de recherches avec des collĂšgues du monde entier, et de les maintenir malgrĂ© les enjeux Ă  long terme de confiance et de respect mutuel. Ces alliances sont essentielles Ă  la recherche exercĂ©e Ă  l’étranger.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

ValĂ©ry Ridde : J’ai longtemps travaillĂ© pour des organisations non gouvernementales internationales en Afrique et au Moyen-Orient. J’ai beaucoup travaillĂ© en intervention et je mettais en place des projets qui touchaient notamment Ă  l’accĂšs aux soins. AprĂšs plusieurs annĂ©es, j’ai pris conscience qu’il manquait une dimension de recherche et d’utilisation des connaissances pour pouvoir dĂ©velopper de meilleures interventions. Mon expĂ©rience en intervention fait en sorte qu’aujourd’hui, mes recherches sont trĂšs appliquĂ©es et trĂšs proches du terrain. C’est ainsi que je me suis intĂ©ressĂ© Ă  ce type de sujet.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

ValĂ©ry Ridde : Je lui dirais de bien rĂ©flĂ©chir. On forme beaucoup de jeunes chercheurs et de doctorants. Mais, malheureusement, il y a peu de places dans les universitĂ©s et dans les centres de recherches. Le milieu devient trĂšs compĂ©titif.  Il faut savoir si l’on veut vraiment faire de la recherche et si cela nous passionne rĂ©ellement. Il faut par ailleurs dĂ©terminer si l’on est prĂȘt Ă  payer le prix social d’une carriĂšre en recherche, sachant qu’il reste peu de candidats Ă  la fin. Toutefois, si l’on est prĂȘt, il faut alors persĂ©vĂ©rer et miser sur la crĂ©ation d’alliances avec des collĂšgues et intervenants sur le terrain. Il faut Ă©galement rĂ©flĂ©chir Ă  la pertinence sociale de ce que l’on fait. Dans ce domaine, la recherche doit ĂȘtre utile, mais aussi permettre au chercheur de demeurer pertinent dans le domaine universitaire. Pour demeurer dans ce milieu, il faut ĂȘtre ĂȘtre stratĂ©gique en jouant sur ces deux tableaux.

Dans cette optique, la Chaire en Recherches AppliquĂ©es Interventionnelles en SantĂ© Mondiale et ÉquitĂ© (Chaire REALISME), dont je suis le titulaire, appuie la relĂšve scientifique en offrant des bourses, organisant des interventions et des implications dans l’action de recherche. C’est une implication importante, car le financement et l’aide aux Ă©tudiants sont difficiles Ă  obtenir. La Chaire permet Ă©galement de tester des outils de transfert des connaissances plutĂŽt innovants. Nous tentons avec des collĂšgues de dĂ©velopper des interventions de terrain qui visent Ă  amĂ©liorer l’utilisation de la recherche, mais aussi des outils innovants sur internet, des caricatures, des films, des infographies, des processus sur les mĂ©dias sociaux, etc. Nous essayons d’innover sur la maniĂšre de partager les rĂ©sultats de recherches et ne pas se limiter Ă  simplement publier un article scientifique. La Chaire est un peu une espĂšce d’incubateur autour duquel plein de gens gravitent, c’est trĂšs intĂ©ressant.

Voir les outils de la Chaire REALISME diffusés sur eValorix.

Valéry Ridde chez eValorix

Texte par Fanny Vadnais

Propos recueillis par Nicolas Pinget

Changer la vie des proches aidants, prĂ©venir l’épuisement et briser l’isolement dans la VallĂ©e-de-la-Batiscan : entrevue avec JosĂ©e GĂ©linas

RĂ©sultat d’une entrevue avec JosĂ©e GĂ©linas, directrice de l’Association des Personnes Aidantes de la VallĂ©e-de-la-Batiscan, cet article est le premier d’une sĂ©rie visant Ă  dresser le portrait d’organisations qui travaillent sans relĂąche Ă  mieux accompagner les proches aidants. Les citations dans cet article sont celles de JosĂ©e GĂ©linas.

Un dĂ©fi : celui de rejoindre les proches aidants avant la situation d’épuisement!

Depuis 2003, l’Association des Personnes Aidantes de la VallĂ©e-de-la-Bastican (APAVB) Ɠuvre Ă  briser l’isolement des proches aidants dans la rĂ©gion en offrant du soutien, de l’information et de la formation. Initialement actif sur le territoire de MĂ©kinac, l’organisme a Ă©tendu ses activitĂ©s Ă  la MRC des Cheneaux, couvrant ainsi la totalitĂ© du territoire de la VallĂ©e-de-la-Batiscan comme en tĂ©moignent les 343 membres que l’association dessert. L’un des plus grands dĂ©fis de l’organisme est de rejoindre ces proches aidants avant qu’ils ne soient en situation d’épuisement.

« Souvent et surtout en dĂ©but de parcours, les aidants priorisent davantage les besoins de la personne aidĂ©e au dĂ©triment de leurs propres besoins. Ils se retrouvent alors parfois eux-mĂȘmes en situation d’épuisement, au bord de l’hospitalisation et se voient alors obligĂ©s de placer la personne en institution. Notre dĂ©fi est de rejoindre les proches aidants sur le marchĂ© du travail et de les rejoindre avant qu’ils ne soient Ă©puisĂ©s ».

PrĂ©venir l’épuisement avec une panoplie d’activitĂ©s afin de briser l’isolement et d’offrir un peu de rĂ©pit pour les proches aidants

Afin de prĂ©venir ce genre de situation, l’APAVB organise des confĂ©rences, des ateliers mis sur pied par des intervenants multidisciplinaires (Ă©ducateurs spĂ©cialisĂ©s, travailleurs sociaux, psychoĂ©ducateurs, etc.) et d’autres activitĂ©s dans la rĂ©gion. Plusieurs d’entre elles ont particuliĂšrement retenu notre attention. C’est notamment le cas d’Aider sans s’épuiser, un atelier de discussion dans lequel les proches aidants Ă©changent sur la culpabilitĂ© qu’ils peuvent ressentir face aux exigences et aux responsabilitĂ©s imposĂ©es par leur rĂŽle d’aidant. L’activitĂ© CafĂ©-Rencontre quant Ă  elle permet d’aborder des thĂ©matiques spĂ©cifiques au rĂŽle d’aidant avec un invitĂ©. Nous avons Ă©tĂ© amusĂ©s d’apprendre l’existence des CafĂ©-Jasettes, activitĂ©s au cours desquelles l’équipe de l’APAVB se dĂ©place dans les diverses municipalitĂ©s de la VallĂ©e afin de favoriser la discussion entre aidants autour d’une crĂšme glacĂ©e ou d’un bon cafĂ©. Enfin, du soutien individuel est Ă©galement offert afin de rĂ©pondre aux besoins de certains proches aidants moins Ă  l’aise de partager leur expĂ©rience en public. Le mariage de ces activitĂ©s semble ĂȘtre un bon remĂšde Ă  l’isolement et Ă  l’épuisement des proches aidants.

En plus des activitĂ©s mentionnĂ©es, l’APAVB offre Ă©galement du temps de rĂ©pit aux proches aidants par le biais de plusieurs projets appuyĂ©s par des partenaires financiers. Par exemple, le projet financĂ© par l’Appui Mauricie, À l’écoute de nos besoins a permis de financer 24h de rĂ©pit au coĂ»t de 3$ l’heure, et ce pour 50 proches aidants d’aĂźnĂ©s. Ce projet qui s’échelonne sur une pĂ©riode de 3 ans et permet Ă©galement Ă  l’association d’offrir annuellement 4 journĂ©es de ressourcement oĂč plusieurs sujets prĂ©alablement ciblĂ©s par un comitĂ© de proches aidants sont abordĂ©s.

Le projet DĂ©tente entre Bonnes Mains, financĂ© par la Fondation de la FĂ©dĂ©ration des mĂ©decins spĂ©cialistes du QuĂ©bec, permet quant Ă  lui d’offrir 20h de rĂ©pit gratuit aux proches aidants de personnes de tous les Ăąges.

« Nos activitĂ©s sont trĂšs variĂ©es et passent de l’organisation d’une cabane Ă  sucre Ă  de l’aide pour remplir des formulaires de crĂ©dits d’impĂŽt. Pour les CafĂ©-Jasettes par exemple, ce sont des rencontres assez informelles. C’est plutĂŽt un Ă©change et un retour sur expĂ©riences entre proches aidants vivant des situations et des problĂ©matiques similaires ».

Proposer des ressources et utiliser des programmes développés par des chercheurs afin de changer la vie des proches aidants

Au-delĂ  des activitĂ©s proposĂ©es, l’APAVB met Ă  disposition des ressources et de l’information afin d’aider les aidants. Via son centre de documentation, l’association prĂȘte des DVD, livres et autres documentations sur le sujet. L’organisme diffuse Ă©galement plusieurs informations (programmation d’activitĂ©s, suggestions de livres, annonces de nouveaux projets, etc.) dans l’Écho-Aidant, son journal mensuel. Enfin, plusieurs chroniques/sondages thĂ©matiques sont publiĂ©es sur le site web de l’association et sur ses mĂ©dias sociaux (ex. : prĂ©venir l’épuisement pour aider efficacement).
Afin de mieux accompagner les proches aidants, l’APAVB utilise aussi des ressources provenant de la recherche universitaire. C’est notamment le cas des programmes Devenir aidant ça s’apprend, Gestion du stress et Prendre soin de moi dĂ©veloppĂ©s par la Chaire Desjardins en soins infirmiers Ă  la personne ĂągĂ©e et Ă  la famille (sous la direction de Francine Ducharme). Parmi ces 3 outils, le programme Gestion du stress, permettant d’identifier des stresseurs et de travailler sur ces derniers, semble ĂȘtre le plus apprĂ©ciĂ© des proches aidants accompagnĂ©s Ă  l’heure actuelle.

« Les diffĂ©rents programmes sont trĂšs intĂ©ressants. Ils donnent une uniformitĂ© et une certaine structure Ă  mes intervenants qui n’ont pas tout le temps la mĂȘme formation. En mĂȘme temps, les aidants apprĂ©cient beaucoup les programmes, surtout le programme Gestion du stress. C’est celui que nous avons le plus animĂ© et ceux qui y ont participĂ© disent que ça a changĂ© leur vie du tout au tout, car c’est trĂšs centrĂ© sur leurs besoins personnels. Ils ne voient pas tout le temps le global d’une situation. Un peu comme l’expression l’élĂ©phant ça se mange, si on le coupe en tranches. C’est un peu la mĂȘme idĂ©e. Quand on les rencontre, ça permet de focaliser sur ce qu’on a Ă  faire et d’avoir un plan en commençant Ă  travailler sur un stresseur en particulier. Quand le proche a travaillĂ© sur un stresseur, il est ensuite capable de l’appliquer ailleurs dans d’autres sphĂšres de sa vie».

Nous remercions JosĂ©e GĂ©linas pour cette belle dĂ©couverte et lui souhaitons bonne chance dans la rĂ©ussite de l’Association des personnes aidantes de la VallĂ©e-de-la-Batiscan!

Plus d’informations
Pour plus d’information sur l’Association des Personnes Aidantes de la VallĂ©e-de-la-Batiscan, dĂ©couvrez leur site internet ici : http://www.aidantsvalleebatiscan.org/

Texte par Fanny Vadnais et Nicolas Pinget

Propos recueillis par Nicolas Pinget

Changer la vie des proches aidants, prĂ©venir l’épuisement et briser l’isolement dans la VallĂ©e-de-la-Batiscan : entrevue avec JosĂ©e GĂ©linas

RĂ©sultat d’une entrevue avec JosĂ©e GĂ©linas, directrice de l’Association des Personnes Aidantes de la VallĂ©e-de-la-Batiscan, cet article est le premier d’une sĂ©rie visant Ă  dresser le portrait d’organisations qui travaillent sans relĂąche Ă  mieux accompagner les proches aidants. Les citations dans cet article sont celles de JosĂ©e GĂ©linas.

Un dĂ©fi : celui de rejoindre les proches aidants avant la situation d’épuisement!

Depuis 2003, l’Association des Personnes Aidantes de la VallĂ©e-de-la-Bastican (APAVB) Ɠuvre Ă  briser l’isolement des proches aidants dans la rĂ©gion en offrant du soutien, de l’information et de la formation. Initialement actif sur le territoire de MĂ©kinac, l’organisme a Ă©tendu ses activitĂ©s Ă  la MRC des Cheneaux, couvrant ainsi la totalitĂ© du territoire de la VallĂ©e-de-la-Batiscan comme en tĂ©moignent les 343 membres que l’association dessert. L’un des plus grands dĂ©fis de l’organisme est de rejoindre ces proches aidants avant qu’ils ne soient en situation d’épuisement.

« Souvent et surtout en dĂ©but de parcours, les aidants priorisent davantage les besoins de la personne aidĂ©e au dĂ©triment de leurs propres besoins. Ils se retrouvent alors parfois eux-mĂȘmes en situation d’épuisement, au bord de l’hospitalisation et se voient alors obligĂ©s de placer la personne en institution. Notre dĂ©fi est de rejoindre les proches aidants sur le marchĂ© du travail et de les rejoindre avant qu’ils ne soient Ă©puisĂ©s ».

PrĂ©venir l’épuisement avec une panoplie d’activitĂ©s afin de briser l’isolement et d’offrir un peu de rĂ©pit pour les proches aidants

Afin de prĂ©venir ce genre de situation, l’APAVB organise des confĂ©rences, des ateliers mis sur pied par des intervenants multidisciplinaires (Ă©ducateurs spĂ©cialisĂ©s, travailleurs sociaux, psychoĂ©ducateurs, etc.) et d’autres activitĂ©s dans la rĂ©gion. Plusieurs d’entre elles ont particuliĂšrement retenu notre attention. C’est notamment le cas d’Aider sans s’épuiser, un atelier de discussion dans lequel les proches aidants Ă©changent sur la culpabilitĂ© qu’ils peuvent ressentir face aux exigences et aux responsabilitĂ©s imposĂ©es par leur rĂŽle d’aidant. L’activitĂ© CafĂ©-Rencontre quant Ă  elle permet d’aborder des thĂ©matiques spĂ©cifiques au rĂŽle d’aidant avec un invitĂ©. Nous avons Ă©tĂ© amusĂ©s d’apprendre l’existence des CafĂ©-Jasettes, activitĂ©s au cours desquelles l’équipe de l’APAVB se dĂ©place dans les diverses municipalitĂ©s de la VallĂ©e afin de favoriser la discussion entre aidants autour d’une crĂšme glacĂ©e ou d’un bon cafĂ©. Enfin, du soutien individuel est Ă©galement offert afin de rĂ©pondre aux besoins de certains proches aidants moins Ă  l’aise de partager leur expĂ©rience en public. Le mariage de ces activitĂ©s semble ĂȘtre un bon remĂšde Ă  l’isolement et Ă  l’épuisement des proches aidants.

En plus des activitĂ©s mentionnĂ©es, l’APAVB offre Ă©galement du temps de rĂ©pit aux proches aidants par le biais de plusieurs projets appuyĂ©s par des partenaires financiers. Par exemple, le projet financĂ© par l’Appui Mauricie, À l’écoute de nos besoins a permis de financer 24h de rĂ©pit au coĂ»t de 3$ l’heure, et ce pour 50 proches aidants d’aĂźnĂ©s. Ce projet qui s’échelonne sur une pĂ©riode de 3 ans et permet Ă©galement Ă  l’association d’offrir annuellement 4 journĂ©es de ressourcement oĂč plusieurs sujets prĂ©alablement ciblĂ©s par un comitĂ© de proches aidants sont abordĂ©s.

Le projet DĂ©tente entre Bonnes Mains, financĂ© par la Fondation de la FĂ©dĂ©ration des mĂ©decins spĂ©cialistes du QuĂ©bec, permet quant Ă  lui d’offrir 20h de rĂ©pit gratuit aux proches aidants de personnes de tous les Ăąges.

« Nos activitĂ©s sont trĂšs variĂ©es et passent de l’organisation d’une cabane Ă  sucre Ă  de l’aide pour remplir des formulaires de crĂ©dits d’impĂŽt. Pour les CafĂ©-Jasettes par exemple, ce sont des rencontres assez informelles. C’est plutĂŽt un Ă©change et un retour sur expĂ©riences entre proches aidants vivant des situations et des problĂ©matiques similaires ».

Proposer des ressources et utiliser des programmes développés par des chercheurs afin de changer la vie des proches aidants

Au-delĂ  des activitĂ©s proposĂ©es, l’APAVB met Ă  disposition des ressources et de l’information afin d’aider les aidants. Via son centre de documentation, l’association prĂȘte des DVD, livres et autres documentations sur le sujet. L’organisme diffuse Ă©galement plusieurs informations (programmation d’activitĂ©s, suggestions de livres, annonces de nouveaux projets, etc.) dans l’Écho-Aidant, son journal mensuel. Enfin, plusieurs chroniques/sondages thĂ©matiques sont publiĂ©es sur le site web de l’association et sur ses mĂ©dias sociaux (ex. : prĂ©venir l’épuisement pour aider efficacement).
Afin de mieux accompagner les proches aidants, l’APAVB utilise aussi des ressources provenant de la recherche universitaire. C’est notamment le cas des programmes Devenir aidant ça s’apprend, Gestion du stress et Prendre soin de moi dĂ©veloppĂ©s par la Chaire Desjardins en soins infirmiers Ă  la personne ĂągĂ©e et Ă  la famille (sous la direction de Francine Ducharme). Parmi ces 3 outils, le programme Gestion du stress, permettant d’identifier des stresseurs et de travailler sur ces derniers, semble ĂȘtre le plus apprĂ©ciĂ© des proches aidants accompagnĂ©s Ă  l’heure actuelle.

« Les diffĂ©rents programmes sont trĂšs intĂ©ressants. Ils donnent une uniformitĂ© et une certaine structure Ă  mes intervenants qui n’ont pas tout le temps la mĂȘme formation. En mĂȘme temps, les aidants apprĂ©cient beaucoup les programmes, surtout le programme Gestion du stress. C’est celui que nous avons le plus animĂ© et ceux qui y ont participĂ© disent que ça a changĂ© leur vie du tout au tout, car c’est trĂšs centrĂ© sur leurs besoins personnels. Ils ne voient pas tout le temps le global d’une situation. Un peu comme l’expression l’élĂ©phant ça se mange, si on le coupe en tranches. C’est un peu la mĂȘme idĂ©e. Quand on les rencontre, ça permet de focaliser sur ce qu’on a Ă  faire et d’avoir un plan en commençant Ă  travailler sur un stresseur en particulier. Quand le proche a travaillĂ© sur un stresseur, il est ensuite capable de l’appliquer ailleurs dans d’autres sphĂšres de sa vie».

Nous remercions JosĂ©e GĂ©linas pour cette belle dĂ©couverte et lui souhaitons bonne chance dans la rĂ©ussite de l’Association des personnes aidantes de la VallĂ©e-de-la-Batiscan!

Plus d’informations
Pour plus d’information sur l’Association des Personnes Aidantes de la VallĂ©e-de-la-Batiscan, dĂ©couvrez leur site internet ici : http://www.aidantsvalleebatiscan.org/

Texte par Fanny Vadnais et Nicolas Pinget

Propos recueillis par Nicolas Pinget

Michel Cossette et la dimension analytique des ressources humaines

Michel Cossette et la dimension analytique des ressources humainesMichel Cossette est professeur agrégé au département de la gestion des ressources humaines. Il est également chercheur au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO)

Expertises

Travail émotionnel, rétention du personnel, performance de service, santé psychologique et attitudes au travail.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Michel Cossette : Je m’intĂ©resse Ă  ce que l’on appelle l’analytique RH. En rĂ©sumĂ©, j’analyse comment les professionnels RH Ă©laborent des indicateurs de performance et des tableaux de bord et j’examine les processus d’analyse des rĂ©sultats, notamment en termes d’efficience, d’efficacitĂ© et d’impact des activitĂ©s de ressources humaines sur la performance organisationnelle. Au niveau de la recherche scientifique, j’examine l’influence des pratiques RH et des caractĂ©ristiques individuelles sur la mobilisation des compĂ©tences relationnelles. Les caractĂ©ristiques individuelles sont des traits psychologiques, donc des façons d’ĂȘtre, propres Ă  chaque personne, qui influence leur comportement avec les clients, mais aussi leur propre santĂ© psychologique. J’étudie la maniĂšre dont ces compĂ©tences impactent la performance durable. Cette performance durable se caractĂ©rise par un meilleur service Ă  la clientĂšle et une meilleure santĂ© psychologique des employĂ©s au travail. L’employĂ© est-il bien et heureux dans son travail ? J’analyse certains indicateurs comme la satisfaction, l’engagement et le niveau d’épuisement pour comprendre comment la gestion des ressources humaines peut contribuer Ă  cette performance durable.

Les Ă©lĂ©ments mobilisateurs et les objectifs de performance varient selon l’organisation. La richesse de ce type de recherche vient d’un regard systĂ©mique sur les Ă©lĂ©ments susceptibles de susciter la mobilisation des compĂ©tences ainsi que ceux qui peuvent y nuire. L’analyse se base sur deux avis; celui de l’employĂ© et de l’employeur. Le but est d’assurer l’objectivitĂ© des rĂ©sultats et relever une vĂ©ritable corrĂ©lation entre les compĂ©tences et la performance.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Michel Cossette : Le plus grand dĂ©fi est de trouver des entreprises qui dĂ©sirent participer Ă  l’analyse. Ce type de recherche requiert beaucoup de ressources en matiĂšre de temps et de participants. L’analyse se fait en deux temps et nĂ©cessite environ une centaine d’employĂ©s d’une mĂȘme entreprise. Ces deux critĂšres peuvent reprĂ©senter une contrainte importante pour certaines organisations. Il peut d’autre part s’avĂ©rer complexe de trouver des personnes dĂ©sirant rĂ©pondre Ă  des questions en matiĂšre d’antĂ©cĂ©dents, autant organisationnels qu’individuels. Évaluer les compĂ©tences, les attitudes, la santĂ© et la performance requiert beaucoup de mesures.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Michel Cossette : Mes Ă©tudes en ressources humaines et en psychologie teintent mes recherches. Mon penchant pour les ressources humaines se dĂ©note par mon intĂ©rĂȘt pour la performance organisationnelle. Mon attrait pour la psychologie se vĂ©hicule dans mes Ă©tudes sur la santĂ© psychologique au travail.

Dans une sociĂ©tĂ© de service, la diffĂ©renciation des entreprises passe par le service Ă  la clientĂšle. Si l’on observe un souci marquĂ© pour la performance, l’on observe Ă©galement un important taux de roulement dans les entreprises de service. En effet, rationnellement, on recherche la performance et celle-ci peut ĂȘtre atteinte sans se soucier de la santĂ© psychologique de ses employĂ©s. Je m’intĂ©resse cependant Ă  faire le pont entre la santĂ© psychologique et la performance et Ă  faire prendre conscience aux gestionnaires que les deux doivent aller ensemble.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Michel Cossette : Certaines pistes de recherches mĂ©riteraient d’ĂȘtre plus approfondies. Par exemple, l’impact de la qualitĂ© du climat de travail entre les activitĂ©s de ressources humaines effectuĂ©es par les organisations, que ce soit par les superviseurs ou les professionnels de ressources humaines, sur la mobilisation des compĂ©tences pourrait ĂȘtre mieux documentĂ©. Dit simplement, les Ă©tudes sur l’interaction entre l’environnement, les pratiques de gestion des ressources humaines et l’individu prĂ©sentent Ă©normĂ©ment de rĂ©sultats contradictoires. À mon avis, davantage de temps pourrait y ĂȘtre accordĂ©.

Texte par Fanny Vadnais
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

Louis Jacques Filion sur l’entrepreneuriat

Louis Jacques Filion sur l’entrepreneuriatLouis Jacques Filion est professeur honoraire au DĂ©partement d’entrepreneuriat et innovation Ă  HEC MontrĂ©al. Il a Ă©tĂ© pendant plus de 20 ans titulaire de la Chaire d’entrepreneuriat Roger-J.-A.-Bombardier Ă  cette institution

Expertises

Entrepreneuriat, intrapreneuriat, crĂ©ation d’entreprise & innovation.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Louis Jacques Filion : Actuellement, de nombreuses entreprises quĂ©bĂ©coises font partie du 6% des entreprises des pays de l’OCDE connaissant une croissance. Face Ă  cette progression et Ă  l’implantation du programme sur les gazelles par le gouvernement du QuĂ©bec, plusieurs questionnements sur le dĂ©veloppement et la gestion de la croissance dans les organisations ont Ă©tĂ© suscitĂ©s. La hausse du nombre de pays dotĂ©s de programmes axĂ©s sur la croissance organisationnelle m’a permis de constater les lacunes sur le sujet dans le contenu des cours d’entrepreneuriat. À cet effet, j’ai rĂ©digĂ© des ouvrages comprenant des Ă©tudes de cas et des textes conceptuels afin de mieux former les Ă©tudiants Ă  la croissance en entreprise. Mentionnons, entre autres : Croissance et soutiens Ă  la croissance d’entreprise (2015), La croissance d’entreprise : vision, agilitĂ© et doigtĂ© (2015), Entreprendre et savoir s’entourer (2017).

Par ailleurs, l’innovation occupe de nos jours une place importante au niveau des intĂ©rĂȘts des Ă©tudiants et des organisations. J’ai donc dĂ©veloppĂ© une sĂ©rie de livres sur l’intrapreneuriat, soit la conception ainsi que la mise en Ɠuvre en interne de l’innovation. Mentionnons : Oser intraprendre : ces champions qui font progresser les organisations et les sociĂ©tĂ©s : douze modĂšles exemplaires (2012) ainsi qu’Innover au fĂ©minin/savoir se dĂ©passer (2013), qui prĂ©sente de nombreuses femmes fortement impliquĂ©es dans le processus d’innovation. Ce livre comprend une sĂ©rie de cas et des textes dĂ©taillant les maniĂšres d’initier et de gĂ©rer l’innovation dans les organisations.  Celui sur Intrapreneuriat : s’initier aux pratiques innovantes (2016) rĂ©alisĂ© encore une fois en collaboration avec plusieurs coauteurs dont Mircea-Gabriel Chirita, prĂ©sente des Ă©tudes de cas mais aussi une synthĂšse des recherches sur le sujet.

Mon approche est axĂ©e sur la pratique et l’essentiel de mes recherches s’effectue sur le terrain, par des entretiens avec des entrepreneurs et des intrapreneurs. Le but de mes recherches consiste Ă  structurer de nouveaux cours. Mes livres, composĂ©s d’études de cas, servent Ă  initier les Ă©tudiants Ă  l’innovation et Ă  l’entrepreneuriat, car selon moi, rien n’est plus puissant Ă  l’apprentissage que l’utilisation d’exemples. Ces Ă©tudes de cas sont construites en tenant compte de l’état des connaissances sur les sujets concernĂ©s.

Mon prochain livre qui sera lancĂ© en septembre 2017 aborde la relation entre les crĂ©ateurs et les entrepreneurs dans le processus d’innovation dans les industries culturelles et crĂ©atives: Artistes, crĂ©ateurs et entrepreneurs (2017).

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Louis Jacques Filion : De nos jours, l’intĂ©rĂȘt grandissant pour l’innovation et l’entrepreneuriat mĂšne Ă  une progression rapide du nombre d’outils disponibles sur le sujet. Le dĂ©fi est d’intĂ©grer les rĂ©sultats de recherches dans les programmes scolaires. Les milieux de travail Ă©voluent de plus en plus rapidement, en particulier les milieux pĂ©emmistes, et il importe que l’enseignement suive la cadence.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet ?

Louis Jacques Filion : Ayant grandi dans une famille possĂ©dant plusieurs PME, j’ai toujours dĂ©sirĂ© devenir entrepreneur et travailler dans le monde des affaires. À l’époque, aucun programme d’entrepreneuriat n’existait, mais au dĂ©but des annĂ©es 1980, j’ai participĂ© Ă  l’introduction du premier programme en entrepreneuriat au QuĂ©bec et au Canada Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Trois-RiviĂšres (UQTR). J’Ɠuvre dans le domaine depuis maintenant prĂšs de 40 ans. J’ai Ă  mon actif de nombreux livres et j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec une multitude d’entrepreneurs chevronnĂ©s tels que Paul Fireman qui a fait de Reebok une multinationale, Jean Coutu, RĂ©mi Marcoux  (Transcontinental), Alain Bouchard (Alimentation Couche-Tard), Luc Maurice, Lise Watier et de nombreux autres. J’ai rĂ©alisĂ© plus de 1 000 entrevues avec des entrepreneurs rĂ©partis sur les cinq continents et produit plus de 200 Ă©tudes de cas.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Louis Jacques Filion : En entrepreneuriat, on doit rĂ©flĂ©chir Ă  ce que l’on veut devenir et Ă  ce qu’on compte faire pour pouvoir s’y rendre graduellement. Il faut y aller petit Ă  petit.

L’enseignement traditionnel reflĂšte souvent une certaine culture de conformitĂ©. En entrepreneuriat, il faut promouvoir l’initiative. L’entrepreneur est une personne qui passe beaucoup de temps Ă  dĂ©finir ex nihilo. Pour l’étudiant, il ne s’agit pas que d’assimiler des savoirs. Il importe d’apprendre Ă  rĂ©flĂ©chir sur des savoirs ĂȘtre, des savoirs devenir, des savoirs dĂ©finir, des savoirs passer Ă  l’action et des savoirs faire.

L’entrepreneuriat peut s’enseigner de nombreuses façons. Je privilĂ©gie un mĂ©lange d’approches pĂ©dagogiques qui comprend des Ă©tudes de cas, des travaux rĂ©flexifs et des exercices interactifs. L’interaction entre l’enseignant et l’étudiant est essentielle, car elle permet de sortir l’étudiant de la passivitĂ© dans le processus apprenant.  Le mĂ©dium est le message a Ă©crit Marshall McLuhan.  Lors de l’apprentissage de l’entreprenariat, les exemples ainsi que les modĂšles d’entrepreneurs sont inspirants. Bon nombre de cours d’entrepreneuriat Ă  HEC MontrĂ©al misent sur le contact en classe entre l’étudiant et l’entrepreneur. L’entrepreneuriat est Ă  la fois un phĂ©nomĂšne individuel et collectif, d’oĂč l’importance du mentorat. En effet, 80% des entreprises nord-amĂ©ricaines sont fondĂ©es par des Ă©quipes. Les entrepreneurs se distinguent par leur crĂ©ativitĂ© et leur capacitĂ© Ă  bien s’utiliser ainsi qu’à bien utiliser des ressources prĂ©sentes dans leur Ă©cosystĂšme. Le mentor joue un rĂŽle crucial, car son expĂ©rience permet de baliser cette crĂ©ativitĂ©.

L’entrepreneuriat, c’est la prise de conscience de soi suivie de l’échange avec les autres.  Au cours de cet apprentissage, il faut viser la mise en valeur de ses propres diffĂ©rences et apprendre Ă  savoir les exprimer.

Louis Jacques Filion chez eValorix

Texte par Fanny Vadnais
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

Nouvelle collection de livres sur le vieillissement de l’Institut universitaire de gĂ©riatrie de MontrĂ©al (IUGM)

L’Ă©quipe d’eValorix Ă©tait prĂ©sente au lancement officiel du livre « Vieillir en santĂ© : c’est possible! » le 25 avril dernier au Salon Thalia Ă  MontrĂ©al. Nous revenons aujourd’hui sur ce lancement qui a Ă©galement permis de souligner la mise sur pied des Éditions du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-MontrĂ©al, une nouvelle maison d’Ă©dition dĂ©diĂ©e Ă  la diffusion des connaissances des centres de recherche et d’expertise du CIUSSS.

Une nouvelle maison d’Ă©dition afin de diffuser les meilleures pratiques en termes de soins et de services et de promotion de la santĂ©

Le mandat de la maison d’Ă©dition du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-MontrĂ©al est de diffuser, via des productions imprimĂ©es ou numĂ©riques, des informations basĂ©es sur des donnĂ©es probantes dans le domaine de la santĂ© qui participent Ă  :

  • Diffuser les rĂ©sultats universitaires au grand public;
  • Contribuer Ă  la promotion de la santĂ© des clientĂšles vulnĂ©rables;
  • Partager les pratiques de pointe avec les professionnels de la santĂ©;
  • Soutenir l’enseignement universitaire.

Afin de proposer des ouvrages de qualitĂ©, les Éditions du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Ăźle-de-MontrĂ©al peuvent compter sur les conseils d’une autre maison d’Ă©dition partenaire d’eValorix, les Éditions du CHU Sainte-Justine.

Une collection Institut universitaire en gériatrie de Montréal (IUGM) sur le vieillissement

Fort du dynamisme de ses Ă©quipes de recherche et des expertises diversifiĂ©es au sein du CIUSSS, la maison d’édition vise Ă  dĂ©velopper plusieurs collections allant du vieillissement au spectre de l’autisme en passant par les dĂ©pendances, les jeunes en difficultĂ©s, la rĂ©adaptation en dĂ©ficience physique et les inĂ©galitĂ©s sociales (voir le site de la maison d’Ă©dition).

Les trois premiers livres des Éditions font partie de la Collection Institut universitaire en gĂ©riatrie de MontrĂ©al (IUGM), une initiative du Centre AvantÂge. La collection vise Ă  contribuer Ă  l’amĂ©lioration de la santĂ© globale des 65 ans et plus et Ă  leur autonomisation. Voici un petit aperçu des trois premiers ouvrages en attendant les prochains.

Livres « Vieillir en santĂ© : c’est possible! » « Yoga pour soi : soulager la douleur chronique » « L’incontinence urinaire : la prĂ©venir, la traiter »
RĂ©sumĂ© Ce livre propose des actions Ă  prendre dĂšs maintenant pour maintenir ou amĂ©liorer votre santĂ©, loin des recettes toutes faites ou des produits miracles. Ce livre et ce DVD inspirants proposent diffĂ©rents exercices de yoga sur chaise Ă  insĂ©rer dans des routines quotidiennes afin de soulager la douleur chronique. Clair, prĂ©cis, sans jugement ni tabou, ce guide est une source d’information et de techniques aidantes. DĂ©crivant les diffĂ©rents types d’incontinence, les facteurs et les causes qui y sont reliĂ©s, il prĂ©sente Ă©galement une sĂ©rie d’exercices Ă  faire Ă  domicile durant 12 semaines.
Auteurs Sylvie Belleville et MichĂšle Sirois Annie Courtecuisse Chantale Dumoulin

 

Retrouvez tous les livres et autres outils de l’IUGM pour le grand public et pour les professionnels de la santĂ©.

 

Nouvelle collection de livres sur le vieillissement de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM)

Louise Lévesque et les soins à la personne ùgée et à la famille

louise levesquesLouise LĂ©vesque est chercheure au Centre de recherche de l’Institut Universitaire de GĂ©riatrie de MontrĂ©al. Elle est Ă©galement professeure Ă©mĂ©rite Ă  la facultĂ© des sciences infirmiĂšres de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al. Elle fut la premiĂšre titulaire de la Chaire de recherche en soins infirmiers Ă  la personne ĂągĂ©e et Ă  la famille, maintenant la Chaire Desjardins.

Expertise

Pratiques professionnelles d’intĂ©gration des services en gĂ©rontologie.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Louise LĂ©vesque : J’ai commencĂ© Ă  travailler en soins infirmiers dans les annĂ©es 1980, plus spĂ©cifiquement en gĂ©riatrie et en gĂ©rontologie. Au QuĂ©bec, l’on prĂ©voyait dĂ©jĂ  le vieillissement de la population, mais les recherches Ă©taient trĂšs peu avancĂ©es sur le sujet.

Mes premiĂšres recherches ont portĂ© sur l’implantation d’un modĂšle pour amĂ©liorer les soins infirmiers en milieu institutionnel (en CHSLD). Il fallait  évaluer ce modĂšle, mais nous n’avions, Ă  l’époque, que trĂšs peu d’outils correspondant Ă  notre culture. J’ai donc dĂ©veloppĂ© trois instruments de mesure permettant d’évaluer les effets de l’implantation de ce modĂšle. Mes outils Ă©taient dĂ©veloppĂ©s autour de l’évaluation de l’autonomie dans les activitĂ©s quotidiennes, de l’échelle de morale et du fonctionnement social des rĂ©sidents en milieu institutionnel. C’est un modĂšle holistique, qui prend surtout en considĂ©ration les besoins psychologiques des patients en milieu institutionnel. Bien que la situation se soit amĂ©liorĂ©e, les CHSLD Ă©taient des milieux assez difficiles au milieu des annĂ©es 1980. En plus des maladies chroniques, Ă©normĂ©ment de facteurs avaient et ont toujours un impact important sur le plan psychologique et Ă©motionnel. Les malades en CHSLD souffrent de maladies chroniques et leur condition est Ă  toute fin contrĂŽlĂ©e. Dans un milieu institutionnel, les infirmiers ont un rĂŽle de soutien auprĂšs des patients, mais ont Ă©galement un rĂŽle clĂ© de soutien auprĂšs des familles et des proches aidants. Le cĂŽtĂ© psychologique a une place prĂ©pondĂ©rante dans la prestation de soins de santĂ© en CHSLD.

Ensuite, j’ai dirigĂ© mes travaux de recherche vers le soutien offert aux proches aidants. Nous avons analysĂ© leur Ă©tat de santĂ© et les facteurs faisant en sorte qu’ils deviennent vulnĂ©rables. Nous avons ensuite Ă©tudiĂ© les facteurs sur lesquels les infirmiers peuvent intervenir. Ces aidants ont besoin de soutien psychologique et de mise Ă  niveau en matiĂšre de compĂ©tences. J’ai donc par la suite dĂ©veloppĂ© un programme de groupe de 15 semaines « Apprendre Ă  ĂȘtre mieux
 et Ă  mieux aider » qui s’adresse aux proches aidants de personnes atteintes d’Alzheimer. C’était une Ă©tude d’envergure, rĂ©alisĂ©e par de nombreux chercheurs de plusieurs universitĂ©s quĂ©bĂ©coises. Les rĂ©sultats Ă©taient assez intĂ©ressants et ils ont par la suite fait l’objet de publications.

À ma retraite, j’ai travaillĂ© avec Francine Ducharme sur ses diffĂ©rents programmes et j’ai ensuite mis sur pied la chaire de recherche en soins infirmiers aujourd’hui appelĂ©e la chaire Desjardins.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Louise LĂ©vesque : Trouver les sujets de recherches, constituer un Ă©chantillonnage et financer les projets peuvent ĂȘtre assez complexe, mais le rĂ©el dĂ©fi est d’incorporer les rĂ©sultats de recherches dans les milieux. Le but de ces recherches est de faire en sorte que les pratiques infirmiĂšres s’appuient sur des donnĂ©es probantes  afin d’amĂ©liorer les soins offerts. Il est primordial de trouver des moyens pour amener les milieux Ă  prendre part aux programmes. Tous nos outils sont d’ailleurs mis Ă  la disposition des CHSLD, mais on observe tout de mĂȘme que le soutien aux familles aidantes se fait rare. Il y a encore beaucoup de progrĂšs Ă  faire.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Louise LĂ©vesque : Je pense qu’il faudrait favoriser la recherche sur les soins de santĂ© en eux-mĂȘmes. Il y a un rĂ©el besoin en dĂ©veloppement de connaissances, surtout au sujet des soins Ă  offrir aux rĂ©sidents ayant des problĂšmes de santĂ© complexes, comme des problĂšmes de comportement. Je pense notamment aux cris et Ă  l’errance chez les personnes Alzheimer.

Louise LĂ©vesque chez eValorix

Texte par Fanny Vadnais
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

New Resources for Case-Based Learning: Digital Books on Writing, Learning and Case-Based Training

A few weeks ago, we announced a new collection of teaching materials from WITS Business School, a large South-African case center (see article). This allows eValorix to offer new cases in English that address the specificities of the commercial environment in South Africa, specificities we can hardly approach with international cases. The eValorix catalog is now composed of two large case collections from our partners: The HEC Montréal Case Center and the WITS Business School Case Centre.

Practical and comprehensive guides for students and teachers interested in the case method

In addition to the catalog of educational cases, eValorix now offers several digital books to better understand and use cases. Case-based learning raises several challenges. How to animate a class? How to create and sustain interest? How to guide discussion and debate? These are challenges faced by trainers who use case studies. (See article).

Discover 3 new essential resources in order to better produce and use pedagogics cases. 

Book  Learning with Cases  Teaching with Cases « Writing Cases »
Abstract The goal of this book is to help students maximize their learning with cases within a reasonable amount of time. This book is written for those interested in participative learning. Clear and practical guide on how to write good cases quickly.
Objectives Learning with cases ‘ two main goals are to help :

  1. Students learn better and faster with cases;
  2. Teachers to be more effective in teaching with cases.

 

Teaching with Cases helps teachers and writers to :

  1. Become more effective in their use of cases;
  2. Instruct their students on how to prepare for class and contribute in class;
  3. Valuate and counsel students.
Writing Cases’ objectives are to :

  1. Help case writers and teachers write good cases quickly;
  2. Help teachers assess cases written by others for their suitability.
Languages French, English, Spanish English English

 

Essential resources on the method of cases by recognized authors

The three books were written by Michiel R. Leenders, Louise A. Mauffette-Leenders and James A. Erskine, recognized trainers in the world of pedagogical studies. Together, the authors have more than 100 years of experience in the field of case-based learning. As students, they learned by the method of the case. As professors, they have written hundreds of cases and have used this method with more than 50,000 students and executives. They have also trained over 20,000 teachers around the world using their widely recognized books on writing and teaching cases.

Yves Couturier sur l’adaptation du systĂšme de santĂ© face au vieillissement de population

Yves Couturier sur l’adaptation du systĂšme de santĂ© face au vieillissement de populationYves Couturier est professeur Ă  l’École de travail social de l’UniversitĂ© de Sherbrooke. Il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les pratiques professionnelles d’intĂ©gration de services en gĂ©rontologie et a un doctorat en sciences humaines appliquĂ©es de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al

Expertise

Pratiques professionnelles d’intĂ©gration des services en gĂ©rontologie

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Yves Couturier : Le Canada connaĂźt une Ă©volution dĂ©mographique trĂšs importante, la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise est actuellement l’une des plus sujettes au vieillissement de population. Ce changement dĂ©mographique requiert une rĂ©vision des mĂ©thodes de prestation des services de santĂ©s et de services sociaux. Ces services Ă©taient autrefois destinĂ©s Ă  une population, qui lorsque malade, mourrait subitement. Aujourd’hui, la rĂ©alitĂ© changeante se dĂ©finit par une population qui souffre et dĂ©cĂšde majoritairement de maladies chroniques.  Ma mission est de dĂ©velopper de bonnes maniĂšres pour mieux organiser les services, dans un contexte d’émergence de maladies chroniques. Il s’agit d’amĂ©liorer les façons de travailler avec des personnes ĂągĂ©es demeurant Ă  domicile. Le but est d’éviter, autant que possible, les CHSLD et les hĂŽpitaux. Ces structures sont coĂ»teuses et peuvent s’avĂ©rer dangereuses pour les aĂźnĂ©s. Une personne ĂągĂ©e en CHSLD, alitĂ©e, est moins active qu’à domicile. Elle n’est pas mobilisĂ©e quotidiennement et cours le risque de dĂ©velopper des maladies nosocomiales, soit des maladies contractĂ©es dans un Ă©tablissement de santĂ©. Il n’est pas rare que le systĂšme de santĂ© actuel contribue involontairement Ă  la perte d’autonomie. Il arrive qu’une personne continente Ă  son entrĂ©e en CHSLD devienne incontinente au bout de quelques mois. Le travail des employĂ©s n’est pas Ă  blĂąmer, c’est plutĂŽt signe que la rĂ©ponse aux besoins offerte en Ă©tablissement de santĂ© n’est pas la mieux adaptĂ©e.

J’Ɠuvre actuellement en France Ă  la formation de gestionnaires de cas. Ces professionnels coordonnent les services dĂ©diĂ©s aux personnes ayant des problĂšmes de santĂ© complexes. Cette coordination requiert une Ă©troite collaboration entre les infirmiĂšres, l’aide sociale, les mĂ©decins, mais aussi les proches aidants. Je travaille Ă  suivre l’implantation de cette coordination en France et au QuĂ©bec. Par ailleurs, je m’adonne Ă  la documentation de la mise en Ɠuvre d’un plan gouvernemental pour les maladies de type Alzheimer. Pour en retirer des leçons, je suis les rĂ©percussions de ce plan implantĂ© depuis prĂšs de 2 ans et demi dans 19 projets pilotes au QuĂ©bec. Faute de dĂ©tenir une rĂ©elle solution curative Ă  la maladie d’Alzheimer, le plan a pour mission de prendre en charge, avec le malade et ses proches, l’ensemble des effets de la maladie sur sa vie quotidienne. Ce plan Alzheimer est par ailleurs sur le point d’ĂȘtre Ă©tendu dans le rĂ©seau de la santĂ©.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Yves Couturier : Le plus grand dĂ©fi est la lenteur de l’évolution du systĂšme de santĂ©. La rĂ©sistance et le manque de proactivitĂ© de L’État ralentit le passage de l’idĂ©e prometteuse Ă  la pratique concrĂšte. Le manque de moyens, de formation et d’accompagnement mine le changement.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Yves Couturier : Ma thĂšse de doctorat m’a permis d’ĂȘtre exposĂ© Ă  des pratiques de professionnels de la santĂ© travaillant dans le contexte du vieillissement. Bien qu’intĂ©ressantes, ces pratiques Ă©taient mal documentĂ©es, car la plupart des jeunes chercheurs s’intĂ©ressent peu au vieillissement. Je m’y suis alors attardĂ©.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Yves Couturier : Il est aisĂ© de prĂ©dire de bonnes perspectives d’emplois, car les besoins sont lĂ . Les annĂ©es Ă  venir prĂ©disent des besoins grandissants impliquant que plus de la moitiĂ© des jeunes professionnels de la santĂ© travailleront pour cette clientĂšle vieillissante. D’autre part, cette clientĂšle complexe offre des dĂ©fis cliniques plus importants et reprĂ©sente de vrais dĂ©fis scientifiques et professionnels. Les problĂšmes sont complexes, car ils relĂšvent souvent de plusieurs conditions qui interagissent. Cette complexitĂ© et cette multiplicitĂ© des dimensions, selon moi, devraient ĂȘtre source d’intĂ©ressement pour de futurs professionnels de la santĂ©.

Yves Couturier chez eValorix

Texte par Fanny Vadnais
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

CRIPCAS : capsules scientifiques sur les agressions sexuelles et les problĂšmes conjuguaux

Une vingtaine de capsules scientifiques sur les agressions sexuelles et les problĂšmes conjugaux

Retrouvez dĂ©sormais les capsules scientifiques du Centre de recherche interdisciplinaire sur les problĂšmes conjugaux et les agressions sexuelles (CRIPCAS) (voir les capsules) sur eValorix dans une toute nouvelle section « Psychologie » dans la catĂ©gorie Sciences humaines. Ces capsules sont le fruit d’Ă©tudes des chercheurs du CRIPCAS sur les agressions sexuelles, les problĂšmes conjugaux et sur les liens entre ces deux thĂ©matiques.

Parmi ces capsules, vous pourrez ainsi en apprendre davantage sur 1) la mentalisation et la santĂ© mentale des enfants victimes d’agression sexuelle (voir la capsule), 2) le portrait des mĂšres des enfants agressĂ©s sexuellement (voir la capsule),  3) les liens entre certains traits de la personnalitĂ© et la satisfaction conjugale (voir la capsule) ou encore, 4) une revue des constats contradictoires autour des abus sexuels dans les communautĂ©s autochtones canadiennes (voir la capsule).

Le CRIPCAS, une double expertise en recherche et en intervention!

Le CRIPCAS est un regroupement interdisciplinaire rĂ©unissant 27 chercheurs rĂ©guliers, 30 chercheurs collaborateurs, une quarantaine d’organismes partenaires et prĂšs de 300 Ă©tudiants de 2e cycle et de 3e cycle, ainsi que des stagiaires postdoctoraux (voir son site internet). LocalisĂ© Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et regroupant six autres universitĂ©s quĂ©bĂ©coises, le CRIPCAS se distingue par sa programmation de recherche orientĂ©e Ă  la fois sur l’agression sexuelle et les problĂšmes conjugaux ainsi que les interfaces existantes entre ces deux problĂ©matiques.

Étant donnĂ© la vocation du CRIPCAS, plusieurs de ses membres chercheurs Ɠuvrent Ă©galement comme cliniciens, dĂ©montrant ainsi un ancrage certain sur le plan de la pratique. De plus, les partenariats et les collaborations entretenus avec nombre de milieux de pratique permettent non seulement le dĂ©veloppement des connaissances eu Ă©gard aux meilleurs pratiques, mais aussi la mise sur pied et l’évaluation de plusieurs modĂšles d’intervention.

Voir tous les outils du CRIPCAS.

Logo CRIPCAS

Serge Poisson-de Haro et les enjeux stratégiques des organisations artistiques

serge poisson de haro

Serge Poisson-de Haro est professeur agrégé au département du management à HEC Montréal. 

Expertises

Stratégie, capacités dynamiques, gestion des arts, organisation et environnement naturel, gestion des organisations artistiques.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Serge Poisson-de Haro : PremiĂšrement, ce qui m’intĂ©resse ce sont les enjeux de gestion et les enjeux stratĂ©giques des organisations artistiques. Je suis professeur de stratĂ©gie et j’étudie depuis plusieurs annĂ©es les organisations artistiques montrĂ©alaises, telles que le MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al, le MusĂ©e d’Art Contemporain, l’OpĂ©ra de MontrĂ©al, l’Orchestre Symphonique de MontrĂ©al, l’Orchestre MĂ©tropolitain, le Festival MontrĂ©al en lumiĂšre et les cirques tels le Cirque Éloize, le Festival MontrĂ©al ComplĂštement Cirque, etc. En tant que professeur de stratĂ©gie, j’analyse leurs divers enjeux et je tente d’appliquer des modĂšles d’analyse stratĂ©gique classique pour conduire des analyses de leurs contextes, interne comme externe. La thĂ©orie des ressources en est un. À l’interne, j’analyse les ressources et les compĂ©tences dont dispose la compagnie pour Ă©valuer celles qui permettraient de dĂ©velopper un avantage concurrentiel. Également, le concept de modĂšle d’affaire, une littĂ©rature stratĂ©gique Ă©mergente depuis plusieurs annĂ©es, permet de dĂ©finir sa proposition de valeur et comment s’organiser Ă  l’interne pour livrer le service au client cible. Le tout requiert de bien comprendre le positionnement stratĂ©gique d’une organisation au sein de son environnement externe, tant concurrentiel qu’au sens plus large. Ce sont tous ces Ă©lĂ©ments que je tente de prendre en considĂ©ration dans une analyse stratĂ©gique.

DeuxiĂšmement, j’aime beaucoup la pĂ©dagogie et les mĂ©thodes expĂ©rientielles pour enseigner la gestion stratĂ©gique. Je favorise mĂ©thode des cas ou encore l’utilisation de simulation informatique rĂ©pliquant les dynamiques concurrentielles au sein d’un secteur donnĂ©. 90% de mon enseignement est expĂ©rientiel. Je fais trĂšs peu de cours magistraux, car je prĂ©fĂšre lorsque l’étudiant est acteur de la situation et des analyses Ă  faire pour trouver les solutions aux enjeux de gestion. Une partie de ma recherche est d’ailleurs dĂ©diĂ©e Ă  la pĂ©dagogie.

C’est par le biais de la pĂ©dagogie que je me suis penchĂ© sur l’analyse stratĂ©gique des organisations culturelles. Cela correspondait Ă  ma volontĂ© de comprendre les spĂ©cificitĂ©s du tissu culturel Ă  MontrĂ©al Ă  mon arrivĂ©e dans la mĂ©tropole. C’est la rĂ©daction de cas sur des organisations locales de renom qui m’a menĂ© Ă  lancer le projet de recherche : « Les Enjeux de gestion au XXIĂšme siĂšcle ». Cette recherche m’a permis, par exemple, de largement analyser les enjeux de gestion vĂ©cus par le MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al. J’ai relevĂ© comment, par un meilleur ancrage local, le musĂ©e a pu rayonner Ă  l’international. De par ses stratĂ©gies, ses choix de mieux s’ancrer localement, de s’appuyer sur des compĂ©tences locales et de crĂ©er des expositions temporaires qui ensuite voyagent Ă  travers le monde, le MBAM est devenu le premier musĂ©e au Canada, avec plus d’un million de visiteurs par annĂ©e. Une exposition comme celle de Jean-Paul Gauthier, entiĂšrement crĂ©Ă© au QuĂ©bec avec des compĂ©tences locales, fait actuellement le tour du monde et favorise le rayonnement international du musĂ©e. C’est important localement pour encourager la communautĂ© montrĂ©alaise de soutenir son musĂ©e pour assurer son succĂšs ici et ailleurs.

Finalement, on peut dire que le nerf de la guerre, comme pour toute organisation, c’est d’assurer l’équilibre financier tout en Ă©tant fidĂšle Ă  sa mission. Les enjeux des organisations artistiques se situent grandement au niveau du financement. On parle gĂ©nĂ©ralement d’organisation sans but lucratif. Ces organisations sont davantage financĂ©es par des fonds publics (trois paliers de gouvernement), des donateurs privĂ©s, des commandites mais aussi par la capacitĂ© de l’organisation Ă  gĂ©nĂ©rer des revenus autonomes comme les recettes de billetterie. L’équilibre financier est certainement un des enjeux majeurs des organisations artistiques et celui-ci passe par la fidĂ©lisation et le renouvellement du public. L’objectif est de renouveler l’offre et ainsi attirer une nouvelle clientĂšle, tout en restant fidĂšle Ă  la ligne directrice artistique. L’optimisation organisationnelle de chaque dollar dĂ©pensĂ© est centrale. L’objectif est d’ĂȘtre en mesure de faire plus avec moins. Dans les organisations artistiques, on est loin de la quĂȘte de profit, on aspire avant tout Ă  faire vivre la mission artistique. Par ailleurs, il est important de changer la perception commune du grand public, Ă  savoir que la culture se doit d’ĂȘtre gratuite. Cette perception est grandement alimentĂ©e par les nombreux festivals culturels gratuits, mais cette mĂȘme perception distancie le grand public des enjeux de financements vĂ©cus par les organisations artistiques.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Serge Poisson-de Haro : Le dĂ©fi est d’innover et d’ĂȘtre ancrĂ© dans les dĂ©fis quotidiens de ces organisations. Comment les outils dĂ©veloppĂ©s dans le milieu des affaires peuvent-ils ĂȘtre pertinents au secteur des arts, comment adapter l’existant? L’enjeu est aussi de trouver quelque chose de nouveau en termes de gestion, qui serait issu de la complexitĂ© du secteur des arts. On pourrait exporter certaines pratiques vers le monde de l’entreprise, pour que celui-ci puisse apprendre du secteur des arts. Le dĂ©fi est de faire une sorte de boucle entre les deux. Comme l’équation financiĂšre des organisations artistiques est particuliĂšre, elle implique une gestion plus complexe avec les parties prenantes. Ces organisations doivent aller chercher des dons, des subventions gouvernementales et gĂ©rer les attentes d’un plus grand nombre de parties prenantes, comparativement Ă  la plupart des entreprises qui se soucient prioritairement des attentes des clients et des actionnaires. Les entreprises peuvent apprendre Ă  mieux s’intĂ©grer dans leurs communautĂ©s en observant ce que font les organisations artistiques. La polyvalence, la capacitĂ© Ă  faire plus avec moins et cette gestion complexe des parties prenantes sont les connaissances clĂ©s en gestion des organisations artistiques. Et elles sont valides pour des organisations autres qu’artistiques.

Je me dis souvent que ce qui diffĂ©rencie probablement le secteur des arts du monde de l’entreprise, c’est qu’il donne avant tout des Ă©motions. Beaucoup d’entreprises ont du mal Ă  trouver le sens de l’émotion spontanĂ©e. Je crois que les rĂȘves vĂ©hiculĂ©s par l’art sont ce qui nous rend humains. Ce sont ces souvenirs qui nous restent et nous rendent heureux, beaucoup plus que nos possessions matĂ©rielles qui se pĂ©riment par obsolescence programmĂ©e. Je crois qu’il est important que ces organisations qui donnent des Ă©motions restent pĂ©rennes, car elles crĂ©ent des instants de vie dont on se souvient longtemps. Elles permettent mĂȘme parfois de transcender le quotidien.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Serge Poisson-de Haro : L’intĂ©gration du dĂ©veloppement durable comme source d’avantage concurrentiel pour les compagnies fut ma thĂšse universitaire. C’est un peu une thĂšse pour « sauver le monde ou rendre le monde meilleur » en voulant encourager les entreprises Ă  contribuer au systĂšme Ă©conomique tout en ayant un impact social et environnemental positif. C’est ce cĂŽtĂ© un peu idĂ©aliste que j’ai, mais aussi par intĂ©rĂȘt personnel que je me suis tournĂ© vers le milieu artistique. Un monde sans artistes serait triste, mais ceux-ci ont gĂ©nĂ©ralement besoin de renforcer leurs compĂ©tences de gestion. C’est cet aspect qui a en quelque sorte dĂ©marrĂ© mon intĂ©rĂȘt pour les organisations artistiques. Étant un Canadien adoptif (d’origine française), cette passion pour les arts, mon penchant pour la stratĂ©gie en gĂ©nĂ©ral et pour les stratĂ©gies des organisations artistiques en particulier m’ont, en quelque sorte, permis d’apprendre et de mieux m’intĂ©grer Ă  l’écosystĂšme montrĂ©alais, notamment culturel.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Serge Poisson-de Haro : Il est important d’écouter les praticiens et de comprendre leurs difficultĂ©s quotidiennes. Il faut se mettre au service de leurs problĂšmes trĂšs concrets avec une rationalitĂ© et une rigueur acadĂ©mique, pour tenter de trouver une interprĂ©tation possible Ă  ce qui se passe et Ă©ventuellement trouver des solutions. Il faut dĂ©marrer sur le terrain, connaitre les thĂ©ories et qu’elles soient au service de l’explication du sujet observĂ©. C’est grĂące au lien entre ces thĂ©ories acadĂ©miques et les situations concrĂštes qu’émergent souvent des solutions durables. Il est important de rester collĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© tout en prenant du recul pour l’analyse. C’est en faisant des ponts entre l’observation et la thĂ©orie qu’on peut crĂ©er de nouvelles thĂ©ories et de nouvelles solutions.

Serge Poisson-de Haro chez eValorix

Texte par Fanny Vadnais
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

Retour sur les outils et trousses de formation pour mieux accompagner les proches aidants

Depuis quelques mois dĂ©jĂ , plusieurs guides, programmes psychoĂ©ducatifs et un outil d’identification sur la thĂ©matique des proches aidants sont diffusĂ©s ou vendus sur eValorix. Issues des travaux de l’Ă©quipe de Francine Ducharme au sein de la Chaire Desjardins en soins infirmiers (ancienne programmation de recherche), ces trousses visent à outiller les professionnels de la santĂ© et les personnes du milieu communautaire dans leur accompagnement des proches aidants (voir notre article du mois de mars 2016).

Aujourd’hui, aprĂšs plusieurs mois de diffusion des trousses, nous profitons d’une nouvelle structure de prix pour faire un retour sur chacun de ces outils/trousses et sur leurs spĂ©cificitĂ©s. DĂ©couvrez ou redĂ©couvrez les 3 trousses de formation (utilisĂ©es Ă  des moments diffĂ©rents du parcours du proche aidant) et un outil d’identification des besoins des aidants.

3 trousses de formation incontournables pour les professionnels de la santé, associations, organisations ou organismes qui souhaitent offrir un soutien et une aide aux proches aidants

 

Programmes « Devenir aidant, ca s’apprend » « Gestion du stress » « Prendre soin de moi »
Lien [fusion_woo_shortcodes][product id=”51888″][/fusion_woo_shortcodes] [fusion_woo_shortcodes][product id=”51891″][/fusion_woo_shortcodes] [fusion_woo_shortcodes][product id=”51491″][/fusion_woo_shortcodes]
À quel moment? Au moment du diagnostic (Alzheimer) Lorsque le parent ou conjoint demeure toujours Ă  domicile Lorsque le parent ĂągĂ© est placĂ© en rĂ©sidence ou en hĂ©bergement
Objectif Favoriser l’adaptation des proches aidants Ă  leur nouveau rĂŽle suite à l’annonce du diagnostic de la maladie d’Alzheimer chez leur parent ĂągĂ©.
  • Modifier la perception de stress des proches aidants liĂ©e aux situations de soin de leur parent ĂągĂ© Ă  domicile
  • AmĂ©liorer l’efficacitĂ© des aidants Ă  composer avec les exigences liĂ©es Ă  leur rĂŽle d’aidant
  • Promouvoir la santĂ© et la qualitĂ© de vie des proches aidants
Fournir des outils concrets aux aidants pour faciliter leur adaptation Ă  ce nouveau milieu de vie qu’est le centre d’hĂ©bergement.
Brochure gratuite [fusion_woo_shortcodes][product id=”64237″][/fusion_woo_shortcodes] [fusion_woo_shortcodes][product id=”64236″][/fusion_woo_shortcodes] [fusion_woo_shortcodes][product id=”64235″][/fusion_woo_shortcodes]
Problématiques
  • PĂ©riode de transition bouleversante lors de l’annonce du diagnostic de la maladie
  • MĂ©diatisation de la maladie, souvent empreinte d’images nĂ©gatives
  • Crainte des rĂ©actions et des jugements d’autrui (stigmatisation, rejet, incomprĂ©hension).
  • Peu de ressources et de stratĂ©gies concrĂštes offertes aux proches aidants
  • Engagement personnel fort auprĂšs du proche parfois au dĂ©triment de son propre bien-ĂȘtre
  • CulpabilitĂ© liĂ©e au placement
  • Adaptation au nouveau milieu de vie
  • Perte de son rĂŽle d’aidant principal remplacĂ© par l’équipe soignante
  • RĂ©organisation de sa vie
ThÚmes abordés
  1. Partager mes préoccupations
  2. Apprendre à faire face aux difficultés
  3. Mieux communiquer pour vivre des moments agréables avec mon proche
  4. Utiliser mes forces et mes expériences de vie pour prendre soin de mon proche
  5. Mettre Ă  contribution les membres de ma famille et mon entourage
  6. ConnaĂźtre les ressources de mon milieu
  7. Mes apprentissages et mes accomplissements
  1. Identifier précisément les situations difficiles vécues par le proche aidant
  2. Distinguer les aspects modifiables et non modifiables d’une situation difficile spĂ©cifique
  3. Assurer un ajustement ou un arrimage étroit entre le choix des stratégies adaptatives
    et les aspects modifiables ou non d’une situation difficile spĂ©cifique
  4. Recourir à des stratégies adaptatives

 

  1. Comment me sentir bien avec mon proche ?
  2. Comment faire connaĂźtre mon point de vue au personnel ?
  3. Comment Ă©viter la tourmente des Ă©motions ?
  4. Comment vivre les petits deuils quotidiens et me préparer au grand deuil ?
  5. Comment identifier et faire appel à mon réseau de soutien ?
  6. Comment rĂ©organiser ma vie aprĂšs l’hĂ©bergement de mon proche ?
Fonctionnement
  • 7 rencontres individuelles hebdomadaires (90 min chacune)
  • 5 sessions individuelles (30 Ă  45 minutes)
  • 1 rencontre de suivi stress-coping
  • 10 rencontres hebdomadaires en groupe (90 min chacune)
  • Groupe composĂ© de 8 personnes
Retombées pour les aidants
  1. Prendre confiance dans leur capacité à composer avec leur nouveau rÎle
  2. Être capable de planifier et avoir une meilleure connaissance des services à disposition
  3. Connaßtre des stratégies de résolution de problÚmes
  1. Identifier les situations qu’ils perçoivent difficiles ou stressantes
  2. Distinguer les aspects modifiables et non modifiables
  3. Utiliser des stratĂ©gies adaptatives ajustĂ©es aux stresseurs identifiĂ©s (p.ex. rĂ©solution de problĂšme, recadrage cognitif, gestion des symptĂŽmes de stress
).
  1. Prendre conscience des sources de stress auxquelles ils sont confrontés
  2. Percevoir le contrĂŽle sur les situations de soins en milieu d’hĂ©bergement
  3. Utiliser des stratégies adaptatives ajustées leur permettant de faire face aux situations de stress
Validation
  • Recherche auprĂšs d’une centaine d’aidants
  • Recherche clinique auprĂšs d’une cinquantaine d’aidants et deux CLSC montrĂ©alais.
  • ÉvaluĂ©e par l’équipe de recherche de la chaire pour ses effets bĂ©nĂ©fiques sur la qualitĂ© de vie
  • ExpĂ©rimentĂ© dans plus de 25 centres d’hĂ©bergement et de soins de longue durĂ©e du QuĂ©bec
Options d’achat
  • Licence annuelle ou licence perpĂ©tuelle
  • Licence pour une ou plusieurs installations
  • Licence annuelle ou licence perpĂ©tuelle
  • Licence pour une ou plusieurs installations
  • Licence annuelle ou licence perpĂ©tuelle
  • Licence pour une ou plusieurs installations
Inclus
  • Cahier de l’intervenant (PDF)
  • Cahier de l’aidant (PDF)
  • Manuel de l’intervenant (PDF)
  • Cahier de l’aidant (PDF)
  • Cahier de l’animateur (PDF)
  • Cahier du participant (PDF)
Autre langue [fusion_woo_shortcodes][product id=”51487″][/fusion_woo_shortcodes] [fusion_woo_shortcodes][product id=”51485″][/fusion_woo_shortcodes] n/a

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Outil Entente Soutien Proches Aidants (ESPA) : l’outil d’identification des besoins des proches aidants

Cet outil s’adresse aux professionnels de la santĂ© qui, quelle que soit leur affiliation professionnelle, cĂŽtoient des proches aidants, soit les aidants familiaux d’un parent ĂągĂ© en perte d’autonomie fonctionnelle ou cognitive. L’ESPA est destinĂ© Ă  tous les aidants, ceux au dĂ©but de leur parcours d’aide, tout comme ceux qui prodiguent des soins Ă  leur parent ĂągĂ© depuis plusieurs annĂ©es.

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Outil outil Entente Soutien Proches Aidants (ESPA)
Lien [fusion_builder_column spacing=”” center_content=”no” hover_type=”none” link=”” min_height=”” hide_on_mobile=”small-visibility,medium-visibility,large-visibility” class=”” id=”” background_color=”” background_image=”” background_position=”left top” background_repeat=”no-repeat” border_size=”0″ border_color=”” border_style=”solid” border_position=”all” padding=”” animation_type=”” animation_direction=”left” animation_speed=”0.3″ animation_offset=”” type=”1_4″][/fusion_builder_column][fusion_builder_column spacing=”” center_content=”no” hover_type=”none” link=”” min_height=”” hide_on_mobile=”small-visibility,medium-visibility,large-visibility” class=”” id=”” background_color=”” background_image=”” background_position=”left top” background_repeat=”no-repeat” border_size=”0″ border_color=”” border_style=”solid” border_position=”all” padding=”” animation_type=”” animation_direction=”left” animation_speed=”0.3″ animation_offset=”” type=”1_2″][fusion_woo_shortcodes][product id=”52188″][/fusion_woo_shortcodes][/fusion_builder_column][fusion_builder_column spacing=”” center_content=”no” hover_type=”none” link=”” min_height=”” hide_on_mobile=”small-visibility,medium-visibility,large-visibility” class=”” id=”” background_color=”” background_image=”” background_position=”left top” background_repeat=”no-repeat” border_size=”0″ border_color=”” border_style=”solid” border_position=”all” padding=”” animation_type=”” animation_direction=”left” animation_speed=”0.3″ animation_offset=”” type=”1_4″][/fusion_builder_column]
Objectif Identifier les besoins de soutien des proches aidants d’un parent ĂągĂ© vivant Ă  domicile, de mĂȘme qu’à mettre en place un plan de soutien et de services pour les combler
Problématiques
  • Les bĂ©nĂ©fices des services offerts aux aidants diminuent Ă  mesure que la fatigue et l’épuisement des aidants augmentent
  • NĂ©cessitĂ© d’intervenir d’une maniĂšre proactive notamment par l’identification des besoins de soutien des aidants dĂšs le dĂ©but de leurs parcours d’aide afin de prĂ©venir l’Ă©puisement
  • Non prise en compte des proches aidants comme des clients de services ayant leurs propres besoins
ThÚmes abordés
  1. Aider Ă  prendre soin de votre parent
  2. Améliorer la qualité de vie de votre parent
  3. Améliorer votre qualité de vie (aidant)
  4. Obtenir de l’aide et du soutien de qualitĂ©
Fonctionnement
  • Outil comprenant 4 dimensions (voir thĂšmes abordĂ©s)
  • Questionnaire de 39 questions, 2 pages de plan de soutien
  • 1 rencontre entre l’intervenant et l’aidant
Retombées pour les aidants
  1. Une discussion centrĂ©e sur la rĂ©alitĂ© des aidants (approche partenaire oĂč le proche aidant et le professionnel sont coexperts)
  2. Un sentiment de confiance et d’ĂȘtre Ă©coutĂ©
Validation
  • Outil basĂ© sur une dĂ©marche de consultation au QuĂ©bec auprĂšs d’intervenants et d’aidants
  • TestĂ© et validĂ© par 6 gestionnaires de cas au sein de 2 CLSC situĂ©s dans des rĂ©gions urbaines du QuĂ©bec
Options d’achat
  • Licence annuelle ou licence perpĂ©tuelle
  • Licence pour une ou plusieurs installations
Inclus
  • Outil ESPA (PDF)
  • Outil ESPA pour impression NCR (PDF)
  • Guide d’application (PDF)
Autre langue [fusion_builder_column spacing=”” center_content=”no” hover_type=”none” link=”” min_height=”” hide_on_mobile=”small-visibility,medium-visibility,large-visibility” class=”” id=”” background_color=”” background_image=”” background_position=”left top” background_repeat=”no-repeat” border_size=”0″ border_color=”” border_style=”solid” border_position=”all” padding=”” animation_type=”” animation_direction=”left” animation_speed=”0.3″ animation_offset=”” type=”1_4″][/fusion_builder_column][fusion_builder_column spacing=”” center_content=”no” hover_type=”none” link=”” min_height=”” hide_on_mobile=”small-visibility,medium-visibility,large-visibility” class=”” id=”” background_color=”” background_image=”” background_position=”left top” background_repeat=”no-repeat” border_size=”0″ border_color=”” border_style=”solid” border_position=”all” padding=”” animation_type=”” animation_direction=”left” animation_speed=”0.3″ animation_offset=”” type=”1_2″][fusion_woo_shortcodes][product id=”52199″][/fusion_woo_shortcodes][/fusion_builder_column][fusion_builder_column spacing=”” center_content=”no” hover_type=”none” link=”” min_height=”” hide_on_mobile=”small-visibility,medium-visibility,large-visibility” class=”” id=”” background_color=”” background_image=”” background_position=”left top” background_repeat=”no-repeat” border_size=”0″ border_color=”” border_style=”solid” border_position=”all” padding=”” animation_type=”” animation_direction=”left” animation_speed=”0.3″ animation_offset=”” type=”1_4″][/fusion_builder_column]

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Retour sur les outils et trousses de formation pour mieux accompagner les proches aidants

 

 

Wits Business School and its 200 case studies: our first African institution

Good news for educators or teachers interested by the case method! We are currently adding around 200 English cases studies from Wits Business School (WBS).

Wits Business School

As an institution affiliated with the University of the Witwatersrand in Johannesburg (South Africa), one of the top tertiary institutes in Africa, WBS’ aim is to train leaders who can fashion the future of Africa and raise the values-bar on how business is done on the continent. Learning is therefore relevant to the challenges and opportunities faced on the continent. WBS provides students with a deep understanding of the complexities of doing business in Africa within a global context.

To learn more about WBS, visit its website.

Wits Business School case collection now available on eValorix

The WBS Case Centre is Africa’s largest case study centre and WBS is one of the only academic institutions on the continent to have such a centre. Considering that the business environment in South Africa has many specific characteristics which can hardly be explored with international cases, WBS thus created the Case Centre in 1999 to provide students and academics with a needed resource. Its cases focus on many areas of business and management: strategy, finance, economics, etc.
Since 1999, more than 200 cases have been developed on companies as varied as Harley Davidson, AngloGold, Nando’s, Discovery, SABMiller and many others. These cases will be gradually added to eValorix’ case studies catalog.

View all cases from the WBS case collection.