Les rapports du Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM)

Au 28 fĂ©vrier 2017, 34 rapports techniques du Centre de recherche informatique de MontrĂ©al (CRIM) Ă©taient diffusĂ©s sur eValorix. Ces rapports peuvent ĂȘtre consultĂ©s gratuitement dans la section informatique. Voici une petite prĂ©sentation de ce nouveau partenaire.

Le Centre de recherche informatique de Montréal en quelques mots

Depuis 30 ans, le Centre de recherche appliquĂ©e en technologie de l’information (CRIM) dĂ©veloppe, en collaboration avec ses clients et partenaires, des technologies innovantes et du savoir-faire de pointe. La diffusion des rapports techniques s’inscrit dans la volontĂ© du CRIM de transfĂ©rer les technologies/savoir-faire dĂ©veloppĂ©s aux entreprises et organismes quĂ©bĂ©cois afin de les rendre plus productifs et compĂ©titifs. Voir leur site internet.

Ci-dessous une vidéo dans laquelle Françoys Labonté (directeur général) et Langis Gagnon (directeur R-D et directeur scientifique du CRIM) présentent les objectifs du CRIM.

Les rapports techniques du CRIM sur eValorix

Plusieurs rapports techniques sur des sujets d’actualitĂ© et des thĂ©matiques de pointe peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s. Il s’agit par exemple du web sĂ©mantique, de l’authentification web ou encore des services web permettant la comparaison de visages.

Voir tous les outils du CRIM

Le CHU Sainte-Justine : des outils pour la santé des enfants et des mÚres du Québec

Partenaire de la premiĂšre heure, le CHU Sainte-Justine, grĂące Ă  ses chercheurs et cliniciens, dĂ©veloppe chaque annĂ©e plusieurs outils dans l’objectif d’amĂ©liorer la santĂ© des enfants, des adolescents et des mĂšres du QuĂ©bec.

Des outils concrets validés scientifiquement pour faire une différence

Reconnu mondialement, le centre de recherche du CHU Sainte-Justine vise Ă  gĂ©nĂ©rer de nouvelles connaissances mĂ©dicales à travers la recherche fondamentale mais Ă©galement la recherche clinique. Certaines activitĂ©s plus appliquĂ©es aboutissent Ă  des outils concrets qui visent Ă  amĂ©liorer les pratiques dans le domaine de la santĂ©. C’est notamment le cas du test Écoute Dichotique de chiffres (EDC) dĂ©veloppĂ© par Benoit Jutras avec l’aide de David Mayer. EDC est destinĂ© Ă  ĂȘtre utilisĂ© par les audiologistes du QuĂ©bec au sein d’une batterie de tests servant Ă  conclure ou non Ă  un trouble spĂ©cifique de l’audition, appelĂ© trouble de traitement auditif (TTA). En savoir plus sur le test EDC.

De nombreux ouvrages et guides pratiques des éditions du CHU Sainte-Justine

Les Éditions du CHU Sainte Justine publient, chaque annĂ©e, de nouveaux ouvrages principalement destinĂ©s aux parents et aux professionnels de la santĂ© et de l’Ă©ducation (voir tous les ouvrages). Plusieurs collections sont d’ores et dĂ©jĂ  disponibles telles que la Collection pour les parents ou encore la collection Intervenir. Pour en savoir davantage sur les Éditions, visitez leur site.

Retrouvez la page du CHU Sainte-Justine regroupant tous les outils de l’organisation.

Sylvain Sénécal et le consommateur moderne

Sylvain Sénécal et le consommateur moderne

Sylvain SĂ©nĂ©cal est professeur titulaire au service de l’enseignement du marketing Ă  HEC MontrĂ©al. Il est Ă©galement titulaire de la Chaire de commerce Ă©lectronique RBC Groupe Financier, co-directeur du Tech3Lab et prĂ©sident de imarklab.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Sylvain SĂ©nĂ©cal : Je suis titulaire de la Chaire de commerce Ă©lectronique RBC Groupe Financier et codirecteur du Tech3Lab Ă  HEC MontrĂ©al. La chaire s’intĂ©resse Ă  l’utilisation de la technologie dans le quotidien des consommateurs quĂ©bĂ©cois et canadiens, notamment pour combler leurs besoins de consommation. Cette technologie peut ĂȘtre l’ordinateur de bureau, la tablette, le tĂ©lĂ©phone intelligent ou une interface en magasins. Nous publions le fruit de notre recherche sous forme d’articles scientifiques et cela peut aussi donner lieu Ă  des Ă©tudes de cas ou des livres blancs « whitepapers » lorsque l’on collabore avec des entreprises.

Le TechÂłLab se spĂ©cialise en expĂ©rience utilisateur, Ă  la chaire on se spĂ©cialise en marketing Ă©lectronique. L’idĂ©e du TechÂłLab c’est d’avoir un endroit oĂč l’on peut observer de façon trĂšs prĂ©cise, avec des mĂ©thodologies variĂ©es, une interaction entre une personne et une interface. On utilise beaucoup l’oculomĂ©trie, des mesures physiologiques comme le rythme cardiaque ou la sudation, ou mĂȘme la reconnaissance faciale des Ă©motions et l’électroencĂ©phalographie (voir quelle rĂ©gion du cerveau est activĂ©e durant une tĂąche). L’idĂ©e c’est d’analyser l’interaction sans dĂ©ranger l’utilisateur.

Nous essayons de mieux comprendre comment les consommateurs vivent leur expĂ©rience en ligne. On s’intĂ©resse beaucoup Ă  la prise de dĂ©cision. Elle peut se traduire notamment par la recherche d’un produit, le fait de s’informer sur un produit ou service, acheter sur un site web ou encore la rĂ©troaction sur les mĂ©dias sociaux. Ce grand cycle de prise de dĂ©cision, c’est important de bien le comprendre afin d’offrir aux consommateurs des services en ligne qui rĂ©pondent bien Ă  leurs besoins et facilitent leur vie.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Sylvain SĂ©nĂ©cal : Le dĂ©fi c’est d’observer et de comprendre l’interaction sans nuire Ă  celle-ci. Quand on pose des questions, il est possible que la personne ne se rappelle pas de la premiĂšre minute de son interaction ou qu’elle effectue une interprĂ©tation moyenne de son interaction globale. L’idĂ©e de l’instrumentation que l’on utilise pour analyser est d’aller chercher des observations durant l’interaction.

Quelqu’un qui ne rĂ©ussit pas son achat va peut-ĂȘtre Ă©valuer nĂ©gativement tous les aspects d’une interaction, alors que la frustration est causĂ©e par un Ă©lĂ©ment prĂ©cis. On peut voir que l’émotion nĂ©gative est arrivĂ©e Ă  un moment donnĂ© et ainsi ne pas jeter le bĂ©bĂ© avec l’eau du bain.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Sylvain SĂ©nĂ©cal : À la base je me suis toujours intĂ©ressĂ© au comportement du consommateur, puis, durant ma formation universitaire, les technologies sont apparues de plus en plus dans la vie du consommateur (sites web, appareils mobiles, etc.). J’ai effectuĂ© mon doctorat au sommet de la bulle internet. Cet intĂ©rĂȘt pour comprendre le consommateur et son interaction avec la technologie nous a amenĂ©s graduellement Ă  voir comment des outils utilisĂ©s au TechÂłLab peuvent nous aider Ă  avoir une meilleure comprĂ©hension de ces interactions.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Sylvain SĂ©nĂ©cal : DorĂ©navant, la prĂ©sence sur internet est de mise pour n’importe quelle entreprise, de n’importe quelle taille et de n’importe quelle industrie. Si tu n’es pas sur internet, tu n’existes pas pour un consommateur : il dĂ©bute sa recherche en ligne.

À la base, l’entreprise doit bien connaĂźtre les besoins de sa clientĂšle et reflĂ©ter cette comprĂ©hension sur sa prĂ©sence en ligne. Si une entreprise mise beaucoup sur le service Ă  la clientĂšle, il faut que l’image en ligne soit cohĂ©rente avec cela. Le positionnement dans les diffĂ©rents points de contacts (canaux) est le cƓur d’une expĂ©rience client rĂ©ussie.

Pour les chercheurs c’est un domaine trĂšs stimulant, Ă  la fine pointe de la technologie. Ainsi, pour effectuer de la recherche dans ce domaine, il faut une bonne comprĂ©hension des consommateurs, de la technologie, des outils d’observation des comportements en ligne et finalement, de l’analyse de ces donnĂ©es.

Sylvain Sénécal chez eValorix

Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

Nouveau partenaire : les Presses de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec (PUQ)

DĂ©couvrez certains titres numĂ©riques (PDF) d’un nouveau partenaire : les Presses de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec (PUQ). Depuis 1969, cette maison d’Ă©dition met en oeuvre des projets d’Ă©dition qui favorise une meilleure diffusion des connaissances principalement auprĂšs de la communautĂ© universitaire et des professionnels afin de participer activement au rayonnement du rĂ©seau de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec.

Quelques titres numériques des PUQ sur eValorix

Fort d’un catalogue de plus de 1300 titres, les PUQ constituent un acteur majeur dans le monde universitaire de l’Ă©dition quĂ©bĂ©cois. La maison d’Ă©dition accompagne les auteurs, chercheurs et professeurs dans leur dĂ©marche de diffusion des connaissances.  Dans cette dĂ©marche, plus d’une vingtaine de titres viennent d’ĂȘtre ajoutĂ©s sur eValorix (dĂ©couvrez-les) dans les domaines de la santĂ©, des sciences humaines ou encore de la gestion.

Pour en savoir plus sur les PUQ, nous vous invitons Ă  consulter leur site Internet.

DĂ©jĂ  plusieurs maisons universitaires d’Ă©dition

Les PUQ viennent s’ajouter Ă  plusieurs Ă©diteurs universitaires qui diffusent ou vendent certains de leurs ouvrages sur le site. C’est ainsi le cas des Presses de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al (PUM), des Ă©ditions du CHU Ste-Justine, de JFD Éditions ou encore des Éditions du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-MontrĂ©al (avec la collection Institut universitaire de gĂ©riatrie de MontrĂ©al).

Vous ĂȘtes un Ă©diteur travaillant sur des projets avec des chercheurs/professeurs et souhaitez ajouter certains de vos titres numĂ©riques sur eValorix? Contactez-nous pour en savoir plus : info@evalorix.com

Vincent Fourmond et le métabolisme énergétique

Vincent FourmondVincent Fourmond est chargĂ© de recherche/research associate au laboratoire de BioĂ©nergĂ©tique et IngĂ©nierie des ProtĂ©ines (BIP) UMR7281, une UnitĂ© Mixte de Recherche du CNRS et de l’UniversitĂ© d’Aix-Marseille (AMU). La commercialisation de son outil QSoas est rendue disponible par la SATT Sud-Est.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Vincent Fourmond : Je suis Ă©lectro-chimiste, je cherche Ă  comprendre les enzymes qui sont impliquĂ©s dans la respiration de certaines bactĂ©ries. Notre travail s’inscrit dans la recherche fondamentale et a trait au domaine du stockage et de la conversion de l’énergie. Le logiciel que j’ai crĂ©Ă©, QSoas, nous sert Ă  analyser l’activitĂ© Ă©lectrochimique.

Il y a des applications pratiques Ă  cette recherche aussi. Par exemple, les hydrogĂ©nases sont des excellents catalyseurs pour produire de l’hydrogĂšne ou l’oxyder. On peut s’imaginer utiliser ces enzymes dans les piles Ă  combustible afin de gĂ©nĂ©rer de l’électricitĂ© par exemple (crĂ©ation d’énergie via rĂ©action chimique) ou concevoir des catalyseurs pour produire de l’hydrogĂšne et l’utiliser pour notamment remplacer le platine, coĂ»teux et rare. Nous travaillons aussi sur des enzymes dans le stockage du CO2. Être capable de fabriquer du carburant Ă  partir du gaz carbonique, c’est un des plus gros dĂ©fis du secteur de l’énergie – du moins dans la partie chimique.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Vincent Fourmond : Le vrai problĂšme dans le domaine de l’énergie en ce moment c’est le stockage. L’énergie solaire est abondante, mais elle n’est pas toujours prĂ©sente (plus faible en certaines saisons ou absente la nuit). Il faut pouvoir stocker cette Ă©nergie et Ă©ventuellement la transporter. L’électricitĂ© est dure Ă  stocker, mais on devrait pouvoir conserver l’énergie sous forme chimique – une des stratĂ©gies c’est de fabriquer de l’hydrogĂšne.

Une autre approche est aussi d’utiliser l’énergie afin de fabriquer du carburant Ă  partir du CO2 dans l’atmosphĂšre. PrĂ©sentement, c’est techniquement possible,  mais le  rendement Ă©nergĂ©tique global est encore trop faible pour que ce soit viable.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Vincent Fourmond : Je suis physicien Ă  la base, l’énergie et la biologie m’ont sĂ©duit. Pour moi, c’est fascinant de voir comment les ĂȘtres vivants sont capables d’extraire l’énergie de leur environnement – la bioĂ©nergĂ©tique. Comprendre comment tout ça fonctionne au niveau molĂ©culaire ou de la bactĂ©rie. Les enzymes sur lesquelles on travaille s’inscrivent dans le mĂ©tabolisme Ă©nergĂ©tique, elles participent Ă  la vie de la bactĂ©rie. Elles auraient Ă©tĂ© prĂ©sentes dĂšs l’origine de la vie, dans des sources chaudes abondantes en hydrogĂšne. Essayer de les comprendre et voir comment elles ont Ă©mergĂ© permet d’avoir des pistes sur les conditions de ces origines.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Vincent Fourmond : Le domaine le plus intĂ©ressant et le plus dur en ce moment est du cĂŽtĂ© biologique de la rĂ©duction du CO2. Les enzymes sont trĂšs difficiles Ă  Ă©tudier et on a peu de rĂ©sultats jusqu’à prĂ©sent. D’aprĂšs moi, il y a beaucoup Ă  apprendre de ces enzymes. Ce sera un travail collaboratif d’une Ă©quipe multidisciplinaire. Les sujets que l’on aborde sont trop vastes pour ĂȘtre abordĂ©s par un seul spĂ©cialiste, il faut apprendre Ă  communiquer avec le langage issu du champ d’expertise de nos collĂšgues.

Notre recherche est une belle collaboration avec des physiciens qui ont des approches en spectroscopie ou des chimistes-thĂ©oriciens qui essaient de calculer les Ă©tats chimiques qui peuvent ĂȘtre impliquĂ©s dans la catalyse. On travaille aussi avec des gens qui font de la cristallographie (pour dĂ©terminer la structure de protĂ©ines, comment s’organisent les atomes de protĂ©ines) et avec des chimistes plus intĂ©ressĂ©s par l’applicatif – par exemple crĂ©er des Ă©lectrodes pour faire des piles Ă  combustible.

Vincent Fourmond chez eValorix

Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

Plus de 1000 outils en 2016, des nouveaux partenaires et outils en 2017!

En ce 10 janvier 2017, l’Ă©quipe d’eValorix vous souhaite une excellente annĂ©e 2017 avec, comme vƓu le plus cher, de donner encore plus de visibilitĂ© Ă  l’ensemble des outils dĂ©veloppĂ©s dans le cadre de la recherche publique!

La barre des 1000 outils franchie fin 2016

Vous avez sĂ»rement lu cette information si vous recevez notre infolettre (pour vous inscrire, c’est ici) : la barre des 1000 outils sur eValorix a Ă©tĂ© franchie fin 2016. Depuis juin 2015 et notre annonce des 500 applications, trousses de formation, questionnaires et autres outils sur le site, eValorix a fait du chemin et c’est ainsi que ce nombre a maintenant doublĂ©.

Retour sur l’annĂ©e 2016 : un rĂ©seau agrandi et de belles promesses pour l’avenir

En plus des amĂ©liorations technologiques sur notre site (ex : moteur de recherche prĂ©dictif), de la crĂ©ation d’une vidĂ©o prĂ©sentant le concept et le fonctionnement d’eValorix, l’annĂ©e 2016 a Ă©galement Ă©tĂ© marquĂ©e par la signature de plusieurs partenariats. C’est notamment le cas de l’UniversitĂ© de QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al (UQAM, QuĂ©bec), du Centre de liaison sur l’intervention et la prĂ©vention psychosociales (CLIPP, QuĂ©bec), de l’UniversitĂ© de LiĂšge (ULg, Belgique) ou encore de la SATT Conectus (France) qui ont tous rejoint notre rĂ©seau de partenaires en 2016 (voir tous les partenaires).

L’annĂ©e passĂ©e a Ă©tĂ© Ă©galement l’occasion de publier une dizaine d’entrevues avec quelques inventeurs des produits distribuĂ©s par eValorix (voir la liste des entrevues rĂ©alisĂ©es).

En 2017, nous Ă©tendrons la visibilitĂ© des outils et du rĂ©seau de partenaires. Plusieurs entrevues sont dĂ©jĂ  programmĂ©es et d’autres partenariats devraient ĂȘtre annoncĂ©s dans les semaines Ă  venir avec la mise en ligne de nouveaux outils.

L’UniversitĂ© de LiĂšge (ULg) : premier partenaire belge

L’UniversitĂ© de LiĂšge (ULg) diffusera dĂ©sormais sur eValorix les outils numĂ©riques dĂ©veloppĂ©s par ses chercheurs et enseignants.

L’UniversitĂ© de LiĂšge, premiĂšre universitĂ© belge sur eValorix

L’Ă©quipe d’eValorix est fiĂšre d’accueillir son premier partenaire belge au sein de son rĂ©seau. En plus de ses 3500 enseignants et chercheurs qui s’investissent dans la formation des Ă©tudiants et dans une recherche acadĂ©mique de haut niveau, l’ULg est Ă©galement un leader mondial en matiĂšre de publications scientifiques en libre accĂšs. Ses centres de recherches comme le GIGA (biotechnologies, gĂ©nomique, cancer, neurosciences
), CSL (spatial), CIP (ingĂ©nierie des protĂ©ines), CRC (cyclotron, radiopharmaceutiques), FARAH (mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire) ou TERRA (agro-bio technologies, alimentation) jouissent d’une bonne rĂ©putation internationale. Voir le site internet de l’ULg.

L’UniversitĂ© de LiĂšge, troisiĂšme partenaire europĂ©en francophone

L’ULg est la troisiĂšme organisation europĂ©enne Ă  utiliser les services d’eValorix, aprĂšs la SATT Sud Est (France) et Conectus Alsace (France), deux sociĂ©tĂ©s d’accĂ©lĂ©ration du transfert de technologies. Plusieurs discussions sont actuellement en cours avec d’autres Ă©tablissements internationaux. Nous espĂ©rons pouvoir annoncer d’autres partenariats dans les prochaines semaines.

Plusieurs outils dĂ©veloppĂ©s par des chercheurs de l’ULg seront bientĂŽt mis en ligne sur eValorix, restez Ă  l’affĂ»t.

L'Université de LiÚge (ULg) : premier partenaire belge

Marie-Christine Ouellet et la santé psychologique aprÚs un traumatisme craniocérébral

Marie-Christine Ouellet et la santĂ© psychologique aprĂšs un traumatisme craniocĂ©rĂ©bralMarie-Christine Ouellet est professeure agrĂ©gĂ©e Ă  l’École de psychologie de l’UniversitĂ© Laval. Elle est Ă©galement chercheuse au Centre interdisciplinaire de recherche en rĂ©adaptation et intĂ©gration sociale (CIRRIS).

Expertises

Psychologie clinique de la santĂ© et psychologie de la rĂ©adaptation. Psychopathologie associĂ©e aux troubles neurologiques et aux blessures traumatiques (particuliĂšrement les traumatismes craniocĂ©rĂ©braux) chez les adultes et les aĂźnĂ©s. Adaptation des mĂ©thodes d’évaluation et d’intervention cognitivo comportementale Ă  des populations en rĂ©adaptation.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Marie-Christine Ouellet : Ce qui m’intĂ©resse le plus, ce sont les difficultĂ©s rencontrĂ©es sur le plan de la santĂ© psychologique aprĂšs un traumatisme craniocĂ©rĂ©bral. Ça couvre un spectre assez large : ça peut se prĂ©senter sous forme de dĂ©pression, d’anxiĂ©tĂ©, d’insomnie, une fatigue qui s’installe et devient chronique, la consommation de substances, etc. Nous nous intĂ©ressons Ă  tout le spectre de sĂ©vĂ©ritĂ©, allant de la commotion simple Ă  un traumatisme beaucoup plus sĂ©vĂšre et qui peut avoir des impacts Ă  des niveaux cognitifs, physiques, comportementaux ou Ă©motionnels.

Ce n’est pas parce que l’atteinte est lĂ©gĂšre que tout va bien aller ou que parce que l’atteinte est sĂ©vĂšre que tout va mal. Malheureusement les problĂšmes de santĂ© mentale sont trĂšs frĂ©quents suite Ă  un traumatisme crĂąnien, mais ils manquent encore d’attention scientifique. Beaucoup d’efforts sont mis pour sauver la vie des individus subissant un choc Ă  la tĂȘte et aussi afin leur offrir une rĂ©adaptation (surtout physique et cognitive). Toutefois, ces efforts peuvent ĂȘtre compromis si ces gens voient leur santĂ© mentale affectĂ©e sans ĂȘtre traitĂ©s.

On ne sait pas ce qui est attendu ou normal par rapport Ă  un tel Ă©vĂšnement. Le traumatisme craniocĂ©rĂ©bral est une condition chronique, on vit avec les consĂ©quences toute sa vie. C’est probablement difficile pour la personne et le clinicien de distinguer ce qui est attendu de ce qui est pathologique. Les gens ne vont pas nĂ©cessairement chercher de l’aide. Il faut rendre les interventions plus accessibles, dissĂ©miner des interventions comme par exemple des thĂ©rapies cognitivo-comportementales.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Marie-Christine Ouellet : Ce n’est pas Ă©vident de distinguer ce qui Ă©tait une problĂ©matique prĂ©sente avant l’accident, de ce qui l’est aprĂšs, ou encore ce qui fait partie du cours normal de la vie de l’individu. Ce qui est trĂšs clair c’est que la prĂ©valence des problĂšmes de santĂ© mentale est extrĂȘmement grande chez les individus qui ont subi un traumatisme crĂąnien par rapport Ă  la population gĂ©nĂ©rale. Il n’y a pas assez de traitement et de prĂ©vention qui sont faits. Il faudrait dĂ©velopper des interventions prĂ©ventives pour que les gens aient la meilleure qualitĂ© de vie possible aprĂšs un accident. On pourrait possiblement prĂ©venir la dĂ©pression, l’insomnie, le recours Ă  l’utilisation de substances, etc. On peut faire du travail auprĂšs de cliniciens, mais il faudrait qu’il y ait des programmes diffusĂ©s au grand public. Les gens ne savent pas pour la plupart qu’ils sont plus Ă  risque de problĂšmes de santĂ© mentale suite Ă  un accident. PrĂšs de la moitiĂ© des gens qui subissent un traumatisme crĂąnien vont dĂ©velopper une condition cliniquement significative.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ©e Ă  ce sujet?

Marie-Christine Ouellet : J’ai dĂ©butĂ© ma formation en neuropsychologie. On s’intĂ©ressait plus aux aspects cognitifs : mĂ©moire, attention, etc. Dans le cadre de mes contacts cliniques, je me suis intĂ©ressĂ©e aux aspects Ă©motionnels; faire du suivi sur des consĂ©quences Ă©motionnelles de conditions neurologiques. Des gens dont les sĂ©quelles au plan neuropsychologique ont des impacts sur leur couple, leur famille et leur Ă©tat d’esprit. On est un peu au confluent de la neuropsychologie, de la psychologie de la santĂ© et de la psychologie clinique. Ça s’appelle de la psychologie de la rĂ©adaptation.

J’ai des collaborations avec des mĂ©decins d’urgence, des ergothĂ©rapeutes, des physiothĂ©rapeutes, des travailleurs sociaux, des gens en Ă©pidĂ©miologie. Pas juste des chercheurs, mais des cliniciens aussi.

Dans le cadre de notre projet, on suit environ 400 personnes. L’objectif est d’avoir des applications pratiques tirĂ©es de nos conclusions. Nous nous intĂ©resserons de plus en plus aux aĂźnĂ©s Ă©galement. Avec le vieillissement de la population, plus les gens demeurent actifs longtemps, plus on augmente le risque de chute. Le virage de la recherche dans les traumatismes crĂąniens au niveau de cette population n’est pas vraiment amorcĂ©. On prend toutes les problĂ©matiques associĂ©es au vieillissement et on superpose les problĂšmes cognitifs suite Ă  un traumatisme crĂąnien. Ce projet avec les aĂźnĂ©s est vraiment une initiative des cliniciens et que je supporte.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Marie-Christine Ouellet : Ce qui est motivant, c’est l’idĂ©e de pouvoir faire une diffĂ©rence dans la qualitĂ© de vie des patients. La population de gens qui subit des traumatismes craniocĂ©rĂ©braux est en fait trĂšs nombreuse, donc la recherche dans ce domaine aura potentiellement des impacts importants sur bien des gens. Par contre, c’est souvent une blessure invisible, il y a donc encore beaucoup de travail Ă  faire pour que la sociĂ©tĂ© reconnaisse les maux issus de ces traumatismes.

Marie-Christine Ouellet chez eValorix

Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt.

Capsule FRQS sur le manuel INSOMNIE ET FATIGUE APRÈS UN TRAUMATISME CRANIOCÉRÉBRAL

Conectus Alsace : deuxiĂšme partenariat international

conectus

Conectus Alsace, la SociĂ©tĂ© d’AccĂ©lĂ©ration de Transfert de Technologies (SATT) de la rĂ©gion alsacienne (France), est dĂ©sormais partenaire d’eValorix.

Conectus, acteur majeur du transfert de technologies en Alsace

PremiĂšre SATT Ă  voir le jour en France dans le cadre de l’Appel Ă  Projets du Programme des Investissements d’Avenir, elle compte comme Ă©tablissements actionnaires l’UniversitĂ© de Strasbourg, le CNRS, l’UniversitĂ© de Haute-Alsace, l’Inserm, l’INSA de Strasbourg, l’ENGEES et la Caisse des DĂ©pĂŽts et Consignations. Ses activitĂ©s s’organisent autour de l’investissement dans la propriĂ©tĂ© intellectuelle, la maturation des technologies et l’octroi de licences, ainsi qu’autour de la vente de prestations de services dans le domaine de la recherche partenariale et du transfert de technologies (voir leur site internet).

DeuxiĂšme partenaire français d’eValorix

La SATT Conectus est la deuxiĂšme SATT Ă  rejoindre eValorix aprĂšs la SATT Sud Est (redĂ©couvrir ce partenaire). Cette annonce est la concrĂ©tisation d’un intĂ©rĂȘt manifesté des Ă©tablissements français de recherche et de valorisation pour la diffusion des outils numĂ©riques issus de la recherche. Cet intĂ©rĂȘt a Ă©tĂ© perçu lors de la participation d’eValorix au principal regroupement annuel des experts français du transfert de technologie, le CongrĂšs CURIE, il y a quelques semaines (voir un retour sur l’Ă©vĂšnement CURIE 2016). Ce partenariat est Ă©galement le reflet de la volontĂ© d’eValorix de se rapprocher des experts francophones en la matiĂšre afin de bĂątir un rĂ©seau fort pour faire la promotion de tous les outils issus de la recherche publique.

Plus d’informations Ă  venir.

Martin Beaulieu et la logistique hospitaliĂšre

Martin Beaulieu et la logistique hospitaliĂšreMartin Beaulieu est professionnel de recherche Ă  HEC MontrĂ©al et membre du groupe de recherche CHAÎNE. Il est Ă©galement chargĂ© de cours Ă  HEC MontrĂ©al et Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al au dĂ©partement de l’administration de la santĂ©.

Expertises

StratĂ©gie des groupes d’achats du secteur de la santĂ©, modes de rĂ©approvisionnement des unitĂ©s de soins, diagnostic logistique d’établissement de santĂ©.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Martin Beaulieu : Mes intĂ©rĂȘts de recherche portent sur la logistique hospitaliĂšre; tout le volet de l’approvisionnement et de la gestion des stocks dans le rĂ©seau de la santĂ©. Ça peut ĂȘtre aussi les relations externes avec les fournisseurs, mais principalement tout ce qui se dĂ©place Ă  l’intĂ©rieur de l’établissement. En ce sens, il y a deux axes Ă  mes recherches : comprendre les pratiques de travail les plus performantes et chercher Ă  combler des lacunes de gestion. Les pratiques associĂ©es Ă  la logistique hospitaliĂšre ont souvent Ă©tĂ© mises de cĂŽtĂ© au profit de la prestation de soins – comment gĂ©rer les soins. La logistique est plutĂŽt en pĂ©riphĂ©rie, ses processus sont moins encadrĂ©s et Ă©tudiĂ©s.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Martin Beaulieu : La transposition de certaines pratiques qui se font ailleurs vers le milieu de la santĂ© n’est pas simple. Il y a peu de secteurs d’activitĂ©s Ă  mon avis qui gĂšrent une diversitĂ© aussi importante de produits. Un Ă©tablissement de santĂ© peut compter jusqu’à 50 000 codes de produits diffĂ©rents : de la pharmacie Ă  l’alimentation en passant par la fourniture mĂ©dicale. Wal-Mart va avoir dans ses magasins 75 000 codes de produits diffĂ©rents, mais au final c’est eux qui dĂ©cident quels produits ils vont vendre tandis que les produits qui se retrouvent dans un Ă©tablissement de santĂ© sont lĂ  pour aider Ă  la prestation de soins, on ne peut pas faire fi de l’avis des professionnels de la santĂ©. On ne peut pas simplement transposer des solutions logistiques issues d’autres secteurs, il faut les adapter.

La logistique hospitaliÚre est un champ de recherche somme toute assez récent. Tout est un peu plus à défricher.

Les processus ne sont pas tout le temps bien dĂ©finis dans les organisations. Il y a parfois de la difficultĂ© Ă  obtenir des donnĂ©es pour faire les analyses. Les systĂšmes d’informations ne sont pas toujours conçus pour faciliter l’extraction des donnĂ©es. Les processus ne sont pas toujours matures.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ©e Ă  ce sujet?

Martin Beaulieu : Un de mes patrons a Ă©tĂ© approchĂ© par un distributeur du rĂ©seau de la santĂ© qui souhaitait aider le rĂ©seau en livrant mieux aux Ă©tablissements. Environ au mĂȘme moment une Ă©tude importante aux États-Unis a contribuĂ© Ă  mousser notre intĂ©rĂȘt et ça fait un peu plus de vingt ans qu’on se penche sur ce secteur-lĂ .

On ne veut pas se substituer au mandat des consultants. L’universitĂ© a une mission de transfert des connaissances, dans les mandats que l’on exĂ©cute il y a une opportunitĂ© de comprendre des phĂ©nomĂšnes et de les appliquer Ă  d’autres rĂ©alitĂ©s, de combler des trous dans la littĂ©rature. Le rĂ©sultat du mandat que nous exĂ©cutons va probablement avoir une valeur applicative, mais il faut comprendre que ça s’inscrit dans une rĂ©flexion et un processus d’échange avec les Ă©tablissements et notre groupe de recherche.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Martin Beaulieu : Restez branchĂ©s sur les besoins du milieu, tant ceux des gestionnaires que ceux prĂšs des lieux de travail. Se trouver des mentors ou des gens qui vont vous introduire sur leurs prĂ©occupations, aller sur leur terrain. C’est un peu la marque de commerce du Groupe de recherche CHAÎNE. On ne peut pas recommander quelque chose dans l’absolu, il faut ĂȘtre capable de saisir les nuances des diffĂ©rents contextes. Par exemple, la logistique du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-MontrĂ©al qui tient sur quelques kilomĂštres est diffĂ©rente du CISSS de la CĂŽte-Nord qui se dĂ©ploie sur des centaines de kilomĂštres.

Martin Beaulieu chez eValorix
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

PrĂ©sentation vidĂ©o sur le traitement de l’incontinence urinaire

Dans une rĂ©cente communication tĂ©moignant des impacts de la recherche, le Fonds de Recherche du QuĂ©bec annonce une vidĂ©o intitulĂ©e “Mieux traiter l’incontinence urinaire”.

C’est une prĂ©sentation du Centre de recherche de l’Institut de gĂ©riatrie de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al (CRIUGM) avec Sylvie Belleville, directrice du centre et professeure Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et Chantal Dumoulin, chercheuse au CRIUGM et professeure Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al.

Elle est coproduite par le Canal Savoir dans le cadre de l’Ă©mission Quoi de neuf chercheurs? qui dĂ©voile les rĂ©sultats et les impacts des recherches menĂ©es dans  les centres et rĂ©seaux de recherche universitaire soutenus par le Fonds de recherche du QuĂ©bec.

eValorix diffuse de nombreux outils issus des recherches du CRIUGM dont certains traitent spĂ©cifiquement d’incontinence urinaire comme :

  • Gymnastique du plancher pelvien : pour prĂ©venir et traiter l’incontinence urinaire chez les femmes de 50 ans et plus (DVD)
  • L’incontinence : brisons le silence

Présentation vidéo sur le traitement de l'incontinence urinaire

Marie Alexandre et la didactique

Marie Alexandre et la didactiqueMarie Alexandre est professeure au baccalaurĂ©at de l’enseignement professionnel Ă  l’unitĂ© dĂ©partementale des Sciences de l’éducation de Rimouski Ă  l’UQAR. Elle est membre du ComitĂ© scientifique de la revue Formation et profession (Revue internationale en Ă©ducation) et du ComitĂ© scientifique international de l’AcadĂ©mie nationale des Sciences et techniques du SĂ©nĂ©gal.

Expertises

Processus de travail enseignant; construits (schĂšmes) didactiques; savoir-enseigner; formation de formateurs; environnements numĂ©riques d’apprentissage; processus de raisonnement de mĂ©tier.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Marie Alexandre : Inscrites dans une perspective didactique, mes recherches s’articulent principalement autour de trois axes d’investigation. D’abord, concernant le processus de travail enseignant (savoir enseigner), mes travaux suggĂšrent que le caractĂšre idiosyncratique du savoir enseigner est un ensemble de manifestations contextualisĂ©es dĂ©coulant de l’exercice d’un processus didactique Ă©tonnamment stable. L’analyse d’ensembles d’actions associĂ©es aux quatre phases du processus didactique, procure un Ă©clairage sur la maniĂšre de rĂ©flĂ©chir « un contenu Ă  ĂȘtre enseignĂ© pour ĂȘtre appris par d’autres ». À partir de ce point de vue, les entitĂ©s de contenus devenus enseignables sont dĂ©signĂ©es sous le vocable de construits (schĂšmes) didactiques.

Ensuite, mes travaux en adĂ©quation formation–emploi consistent Ă  modĂ©liser un concept prometteur correspondant au savoir de mĂ©tier : le processus de raisonnement de mĂ©tier. Le concept du processus de raisonnement de mĂ©tier est constituĂ© d’activitĂ©s-clĂ©s et d’actions associĂ©es Ă  l’exercice d’un mĂ©tier en formation professionnelle. Enfin, je travaille en partenariat avec les milieux de pratique en formation professionnelle. En effet, mes activitĂ©s de recherche sur le savoir enseigner m’amĂšnent Ă  m’intĂ©resser au milieu de pratique et plus spĂ©cifiquement au rĂŽle jouĂ© par l’un des acteurs importants dans les centres de formation professionnelle : le conseiller pĂ©dagogique. J’ai obtenu une subvention dans le cadre du Programme de soutien Ă  la formation continue du personnel scolaire du MELS (2013-2016). Je rĂ©alise actuellement une recherche-formation (action) sur l’accompagnement didactique des enseignants des centres de formation professionnelle dans le secteur de la fabrication mĂ©tallique.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Marie Alexandre : Je vous parlerai de mes dĂ©fis en lien avec chacun de mes axes de recherche. Ainsi, pour l’avenir, je vise Ă  documenter le processus de travail enseignant, du point de vue des acteurs, par le recueil et l’analyse de donnĂ©es auprĂšs d’un plus grand nombre d’enseignants et d’enseignantes provenant de programmes diffĂ©rents, Ă  des ordres d’enseignement variĂ©s incluant les environnements numĂ©riques d’apprentissage. Au regard de l’adĂ©quation formation-emploi, il s’agit d’un travail de collaboration entre chercheur et praticiens visant Ă  renforcer le degrĂ© d’employabilitĂ© des Ă©lĂšves en formation professionnelle et celui de la main-d’Ɠuvre. C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit le laboratoire ParamĂštres et les guides didactiques. Les rencontres et les entretiens menĂ©s auprĂšs d’enseignants, de formateurs hors du contexte scolaire (programmes d’apprentissage en milieu de travail) et de travailleurs ont permis de dĂ©finir un processus de mĂ©tier commun contribuant Ă  amĂ©liorer l’arrimage entre le monde scolaire et le marchĂ© du travail. Enfin au regard du partenariat avec les milieux de pratique, mes travaux en cours ont comme finalitĂ© l’élaboration et la rĂ©alisation d’une dĂ©marche de dĂ©veloppement professionnel destinĂ©e aux conseillers pĂ©dagogiques des centres de formation professionnelle (CFP) et fondĂ©e sur l’exercice du processus didactique.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ©e Ă  ce sujet?

Marie Alexandre : L’UNESCO (2013) souligne que l’économie du savoir est en lien avec la notion d’apprentissage tout au long de la vie. Concept clĂ© au XXIe siĂšcle, l’apprentissage tout au long de la vie englobe tous les Ăąges ainsi que toutes les formes d’éducation. Pour sa part, l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques soutient que la qualitĂ© des enseignants est le premier levier d’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© des systĂšmes d’éducation (OCDE, 2013). De mĂȘme, l’UNESCO dans son rapport Enseigner et apprendre : Atteindre la qualitĂ© pour tous publiĂ© en 2014, fait ressortir qu’un systĂšme Ă©ducatif ne vaut que ce que valent ses enseignants.

Sur un plan plus personnel, j’ai constatĂ© tout au cours de mon long cheminement scolaire, la capacitĂ© de certains enseignants Ă  changer ma vision ou ma façon de penser alors que d’autres n’y arrivaient pas du tout. Ma question depuis le tout dĂ©but est : Comment fait-on pour «faire apprendre»? En fait, je dĂ©crypte l’ADN enseignant. J’explicite la complexitĂ© du savoir de la pratique enseignante tout en dĂ©boulonnant le mythe de la vocation enseignante – celui de « tu l’as ou tu l’as pas! ».

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Marie Alexandre : Trouver son apport particulier et original au savoir humain . Dans mon cas : L’avĂšnement de l’ùre numĂ©rique jumelĂ© Ă  la pluralitĂ© des savoirs a un impact majeur sur le rĂŽle de l’éducation. Dans ce contexte, une meilleure comprĂ©hension de l’adĂ©quation entre le rĂŽle enseignant et les nouvelles compĂ©tences requises pour l’apprentissage au XXIe confirme l’importance de la recherche dans le champ didactique. En fait, chercheure en Ă©ducation est le plus beau mĂ©tier du monde ou 
 presque !

Marie Alexandre chez eValorix
Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt.

Ressources et références

  • ParamĂštres, laboratoire des mĂ©tiers : http://laboratoiredesmetiers.com/
  • Alexandre, M. (2014). Vers la modĂ©lisation de construits didactiques : trois Ă©tudes de cas d’enseignantes expĂ©rimentĂ©es en techniques d’éducation Ă  l’enfance. Formation et profession, 22(2), 57-73. http://dx.doi.org/10.18162/fp.2014.41
  • Marie Alexandre, et al (2014). L’utilisation didactique des technologies dans l’accompagnement de stagiaires en formation Ă  l’enseignement. Apprendre et enseigner aujourd’hui, 3(2), 48-54 http://fr.calameo.com/read/001898804fd79b7fd42fb

Anne Mesny, la mesure et les indicateurs

anne mesny
Anne Mesny est professeure titulaire au Service de l’enseignement du management. Elle est Ă©galement directrice du Centre de cas HEC MontrĂ©al.

Expertises

Pédagogie en gestion, utilisation et valorisation des savoirs académiques, apprentissages du métier de gestionnaire, sociologie des organisations, éthique de la recherche en sciences sociales.

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Anne Mesny : Je m’intĂ©resse aux relations entre thĂ©orie et pratique et Ă  l’utilisation des connaissances scientifiques. Ce qui est frappant quand on regarde la recherche sur l’utilisation des savoirs acadĂ©miques, c’est qu’on part toujours du principe que les connaissances issues des sciences de la nature sont plus utiles que les celles des sciences sociales. Elles peuvent donner lieu Ă  des rĂ©sultats plus visibles, par exemple les brevets. Ce que je tente de faire avec mes recherches, c’est de montrer que les savoirs issus des sciences sociales, y compris le management, sont intensĂ©ment utilisĂ©s mais que cette utilisation est moins visible.

Prenons une illustration simple : quelqu’un qui se marie ou qui divorce a probablement entendu parler des taux de mariage et de divorce dans les sociĂ©tĂ©s modernes ainsi que des explications variĂ©es, sociologiques, Ă©conomiques, psychologiques, anthropologiques, etc., pour rendre compte de ces taux. Ces connaissances proviennent en partie de recherches en sciences sociales, mais la personne qui la mobilise pour mĂ»rir sa rĂ©flexion au sujet de son propre mariage ou divorce n’en a pas forcĂ©ment conscience. Il ne s’agit pas d’une utilisation visible ni instrumentale de la recherche.

Mon intĂ©rĂȘt de recherche porte donc sur les maniĂšres dont sont utilisĂ©es les connaissances issues des sciences sociales, et aussi sur les maniĂšres de mieux les diffuser Ă  l’extĂ©rieur du monde acadĂ©mique. Je suis aussi Ă  la recherche d’indicateurs, de signaux ou de « marqueurs » pour repĂ©rer les utilisations de ces connaissances, alors mĂȘme qu’une telle utilisation est trĂšs difficilement « mesurable ».

En ce sens, la crĂ©ation d’eValorix grĂące Ă  l’aide notamment de Nicolas Pinget, m’intĂ©ressait en tant que chercheure. En effet, eValorix repose sur l’idĂ©e qu’il est possible de transformer des connaissances en sciences sociales ou en gestion en artefacts visibles, comme des mĂ©thodes ou des outils de diagnostic qui leur donnent une plus grande visibilitĂ©. Au-delĂ  de l’aspect « valorisation », c’est donc surtout l’aspect « visibilité » qui m’intĂ©ressait.

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Anne Mesny : Le principal dĂ©fi c’est la mesure et les indicateurs. Dans mes domaines (la sociologie et la gestion) il est trĂšs difficile de « mesurer » l’utilisation ou l’utilitĂ© de la connaissance. J’aime bien la mĂ©taphore de la traçabilitĂ© dans les aliments. On est maintenant capable de remonter du steak emballĂ© Ă  l’épicerie jusqu’à la vache chez l’éleveur. Comment est-on capable de tracer la connaissance issue des sciences sociales – comme par exemple un chercheur qui thĂ©orise sur l’échec scolaire – jusqu’au moment oĂč cette thĂ©orie inspire une politique publique ou mĂȘme lorsque des parents utilisent cette connaissance pour s’expliquer certains problĂšmes de leur enfant Ă  leur Ă©cole? J’aimerais ĂȘtre capable de tracer la connaissance dans tout ce circuit.

Plus la connaissance issue des sciences sociales est diffusĂ©e dans la sphĂšre publique, plus elle fait partie du sens commun, plus on en oublie la source initiale. Le paradoxe fait que plus cette connaissance est utilisĂ©e, plus il devient difficile de la tracer ou de la mesurer Ă  l’aide d’indicateurs.

Mesurer l’utilisation des connaissances entre chercheurs, c’est facile – bien qu’il y aurait long Ă  dire sur les indicateurs dont on se sert pour le faire. Cela se corse lorsque l’on tente d’évaluer comment les connaissances sortent du milieu acadĂ©mique ou mĂȘme parfois si elles en sortent.

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ©e Ă  ce sujet?

Anne Mesny : J’ai toujours Ă©tĂ© trĂšs Ă©tonnĂ©e d’entendre que les sciences sociales sont moins utiles que les sciences de la nature. Lorsque j’écoute des conversations dans le mĂ©tro ou que je lis un article de journal, je vois des sciences sociales et des connaissances qui circulent! Quand telle thĂ©orie nĂ©olibĂ©rale est (re)passĂ©e dans le sens commun (aprĂšs s’en ĂȘtre nourrie puis dĂ©tachĂ©e!) ou qu’un jeune parle de coĂ»t de transactions en se demandant quel est le meilleur moyen de s’acheter sa premiĂšre auto, c’est majeur! Les notions issues des sciences sociales sont extrĂȘmement utilisĂ©es, mais c’est mal documentĂ© et mal compris.

Cette utilisation tous azimut des connaissances issues des sciences sociales peut-ĂȘtre bonne ou mauvaise. Il n’y a rien de forcĂ©ment positif ou Ă©mancipateur dans la mobilisation d’une connaissance. Il n’y a qu’à penser Ă  certaines prophĂ©ties autorĂ©alisatrices en Ă©conomie
 Je ne veux pas montrer la beautĂ© de l’utilisation des connaissances issues des sciences sociales, mais plutĂŽt montrer qu’on les utilise tout le temps et que ces utilisations sont porteuses de toutes sortes d’effets, positifs et nĂ©gatifs… Ces connaissances sont des munitions continuelles dans la rĂ©flexion et le discours d’un parent,  d’un chef d’État ou d’un chef d’entreprise.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Anne Mesny : J’ai peut-ĂȘtre donnĂ©, Ă  tort, l’impression qu’il y a une nette sĂ©paration entre les sciences sociales et les sciences de la nature. Cette sĂ©paration est toute relative. Beaucoup de phĂ©nomĂšnes concernant l’utilisation des connaissances – la transformation en « sens commun », les utilisations conceptuelles ou symboliques, etc. – concernent Ă  la fois les sciences de la nature et les sciences du social.

Il y a un fond commun sur la maniĂšre dont les connaissances circulent dans les sociĂ©tĂ©s. Les technologies, l’internet et les rĂ©seaux sociaux, transforment en profondeur les façons de diffuser et d’utiliser ces connaissances. Il reste Ă©normĂ©ment Ă  Ă©tudier lĂ -dessus!

Anne Mesny chez eValorix

Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt

Yves Joanette : le langage et l’Ă©valuation des habiletĂ©s de communication

yves joanette

Yves Joanette est professeur titulaire Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gĂ©riatrie de MontrĂ©al. Il est Ă©galement directeur scientifique de l’Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santĂ© du Canada.

Expertises

Vieillissement, communication, neurosciences cognitives, dĂ©mences et lĂ©sions cĂ©rĂ©brales, dont les impacts des lĂ©sions Ă  l’hĂ©misphĂšre droit sur les habiletĂ©s de communication (traitement sĂ©mantique des mots, discours et pragmatique) et ses implications cliniques (Ă©valuation et prise en charge).

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec votre recherche?

Yves Joanette : L’intĂ©rĂȘt de mon groupe de recherche et le mien est la maniĂšre dont les capacitĂ©s Ă  communiquer sont inscrites dans le cerveau. Ce qui m’a toujours fascinĂ© est comment le cerveau et ses capacitĂ©s Ă©voluent avec l’ñge tout en maintenant ces habiletĂ©s de communication de maniĂšre optimale. Je m’intĂ©resse aussi Ă  l’effet des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales sur le cerveau, en me focalisant sur des dimensions de la communication ou du langage, un domaine qui a Ă©tĂ© l’une des premiĂšres fenĂȘtres sur la comprĂ©hension du fonctionnement du cerveau.

On s’intĂ©ressait dĂ©jĂ  aux impacts des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales Ă  la fin du 19e siĂšcle sur le langage. Avec mon Ă©quipe, nous nous sommes intĂ©ressĂ©s aux impacts de telles lĂ©sions sur des aspects de la communication qui n’avaient pas Ă©tĂ© pris en compte Ă  ce moment. Quand on pense Ă  la communication, on peut penser aux mots, Ă  l’articulation
 mais la communication c’est surtout faire passer un message ou une intention de communication adaptĂ©e Ă  l’interlocuteur et au contexte. Bien communiquer, c’est aussi bien organiser sa pensĂ©e et son discours. Tous ces aspects de la communication n’avaient pas Ă©tĂ© pris en compte dans le passĂ© et c’est ce sur quoi se penche mon Ă©quipe.

Suite aux nombreux travaux de recherche que nous avons effectuĂ©s, il nous est rapidement paru important de voir comment on pouvait transformer les connaissances en outils cliniques afin d’aider ceux qui subissent les contrecoups des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales. Pour ce faire, il a fallu impliquer les collĂšgues qui sont aux premiĂšres loges: les cliniciens et les cliniciennes. Notre maniĂšre de travailler ensemble n’était pas de simplement offrir ce que l’équipe de recherche pensait ĂȘtre le meilleur. Notre collaboration avec eux a Ă©tĂ© profondĂ©ment bidirectionnelle. Nous avons ainsi rĂ©pondu Ă  leurs besoins exprimĂ©s, et nous les avons invitĂ©s Ă  s’impliquer dans le travail de crĂ©ation de ces outils, tout en offrant la rĂ©troaction Ă  notre Ă©quipe suite aux premiĂšres utilisations de l’outil clinique; un beau travail de communication!

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Yves Joanette : L’interdisciplinaritĂ© est une opportunitĂ© et un dĂ©fi. L’apport des autres disciplines et spĂ©cialistes permet d’aborder la question qui nous intĂ©resse. L’étude du cerveau est particuliĂšrement interdisciplinaire.

Il faut comprendre le langage de l’autre. L’interdisciplinaritĂ© n’est pas la mise en apposition d’une sĂ©rie de bureaux de spĂ©cialistes. Il faut crĂ©er des cadres de rĂ©fĂ©rence et un langage commun, une comprĂ©hension commune. Et c’est lĂ  le dĂ©fi !

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Yves Joanette : La complexitĂ© du cerveau et son organisation fonctionnelle m’ont toujours fascinĂ©. La communication, l’un des comportements propres Ă  l’humain, est la porte d’entrĂ©e et sortie du cerveau !

L’ĂȘtre humain est social, il est connectĂ© aux autres par la communication. Si on est frustrĂ© dans sa communication, si on ne se fait pas bien comprendre, on ne peut pas pleinement jouer son rĂŽle dans la sociĂ©tĂ©.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Yves Joanette : La recherche fondamentale est nĂ©cessaire, mais la recherche appliquĂ©e et clinique offre le grand privilĂšge de permettre de voir et de mesurer l’application concrĂšte des connaissances dĂ©veloppĂ©es, des outils imaginĂ©s et des approches au bĂ©nĂ©fice de celles et ceux qui ont besoin de notre appui.

Il faut ĂȘtre passionnĂ© par la question sur laquelle on veut se pencher. Il faut que les grandes questions auxquelles on s’intĂ©resse nous motivent au plus haut point.

Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt.

Bernard-Simon Leclerc et Joey Jacob : l’évaluation des pratiques et des relations

Bernard-Simon Leclerc et Joey Jacob : l’évaluation des pratiques et des relations

Bernard-Simon Leclerc est chercheur d’établissement et responsable de l’unitĂ© d’évaluation du Centre de recherche et de partage des savoirs InterActions, du Centre intĂ©grĂ© universitaire de santĂ© et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-MontrĂ©al. Il est Ă©galement professeur adjoint de clinique Ă  l’École de santĂ© publique de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al.

Expertises : ÉpidĂ©miologie sociale, dĂ©terminants sociaux, inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©, enjeux sociaux des services de santĂ© et des services sociaux, Ă©valuation des pratiques, des programmes et des interventions participatives et intersectorielles en gĂ©nĂ©ral.

Joey Jacob est professionnel de recherche Ă  l’UnitĂ© d’évaluation du Centre de recherche et de partage des savoirs InterActions du Centre intĂ©grĂ© universitaire de santĂ© et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-MontrĂ©al.

Expertises : Évaluation des pratiques, des programmes et des interventions participatives et intersectorielles, analyse de rĂ©seaux, dĂ©terminants sociaux, inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©, enjeux sociaux des services de santĂ© et des services sociaux,

À quel besoin souhaitez-vous rĂ©pondre avec vos recherches?

Bernard-Simon Leclerc : Le centre de recherche et de partage des savoirs InterActions a une thĂ©matique qui traite de l’articulation des rĂ©seaux personnels, communautaires et publics face aux problĂšmes complexes. Nous pourrions dire que quelques Ă©lĂ©ments que nous touchons au centre sont les activitĂ©s de recherche appliquĂ©e dans le domaine du social, l’enseignement, la formation, la mobilisation des connaissances scientifiques et pratiques ainsi que l’évaluation des programmes et des modes d’intervention. DĂšs que des personnes interagissent ensemble pour rĂ©soudre des problĂšmes, que ce soit des rĂ©seaux familiaux ou des rĂ©seaux professionnels, cela tombe potentiellement dans notre thĂ©matique.

Pour ma part, je suis responsable de l’unitĂ© d’évaluation. Nous avons un mandat large qui nous permet d’arrimer les prĂ©occupations du milieu scientifique, celles des milieux de pratique et des autres acteurs du territoire du rĂ©seau local de services. Les intĂ©rĂȘts d’étude de l’unitĂ© peuvent porter par exemple sur l’évaluation des services curatifs, des interventions sociales ou des interventions de santĂ© publique. Nous proposons d’évaluer par exemple les besoins, l’implantation de projets, l’utilisation d’outils ainsi que les effets des interventions ou les pratiques cliniques.

Il est important de comprendre la distinction entre la recherche Ă©valuative et l’évaluation de programmes. En recherche traditionnelle, la prĂ©occupation est de gĂ©nĂ©rer de la connaissance pour la communautĂ© scientifique. Dans l’évaluation de programme, les projets rĂ©pondent plus particuliĂšrement aux besoins de partenaires sur le terrain, c’est du sur-mesure en fonction du problĂšme posĂ© par les acteurs locaux.

Joey Jacob : Par exemple, l’outil « Incitatifs et obstacles Ă  la supervision de stage » disponible sur le site d’eValorix rĂ©pondait aux besoins de l’ensemble des organisations de soins de santĂ© et de services sociaux de l’üle de MontrĂ©al. Elles ont fait appel Ă  nos services pour documenter les raisons pour lesquelles il Ă©tait si difficile de recruter des superviseurs de stage et cela, dans plus d’une vingtaine de professions diffĂ©rentes. Notre projet a permis d’établir des recommandations et de dĂ©velopper diffĂ©rents outils afin d’augmenter le nombre de professionnels qui acceptent de superviser des stages.

Bernard-Simon Leclerc : Nous avons plusieurs projets qui ont gravitĂ© autour de cette problĂ©matique et nous avons reçu beaucoup de rĂ©ponses positives des Ă©tablissements de santĂ© et des universitĂ©s qui utilisent nos outils. Une forme d’accrĂ©ditation « Formateur de choix » est mĂȘme en voit d’ĂȘtre Ă©laborĂ©e par le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-MontrĂ©al afin de crĂ©er des conditions favorables Ă  la supervision de stage. Ces travaux se basent sur nos outils. C’est une trĂšs belle forme de valorisation de la recherche!

Quels sont les défis dans votre champ de recherche?

Joey Jacob : Nous devons nous assurer que les projets d’évaluation que nous rĂ©alisons seront pertinents pour les personnes qui les rĂ©clament. Notre objectif est d’aider Ă  amĂ©liorer leur pratique. ConsidĂ©rant que souvent nos projets ont diffĂ©rents acteurs aux intĂ©rĂȘts variĂ©s, nous entreprenons tous nos projets avec l’idĂ©e que tout le monde en sorte gagnant. C’est un beau dĂ©fi que de conjuguer l’ensemble des exigences de nos clients!

Bernard-Simon Leclerc : L’un des dĂ©fis les plus importants est de mobiliser les milieux Ă  participer aux Ă©valuations. La participation n’est pas acquise d’emblĂ©e. C’est pourquoi on essaie d’impliquer les participants, de faire de l’empowerment et de leur montrer les avantages de l’évaluation. Nous cherchons Ă  faire des projets axĂ©s sur le concret et non pas des projets vagues ou trop ambitieux. On est peut-ĂȘtre un peu Ă  contre-courant de la tendance gĂ©nĂ©rale dans le rĂ©seau de la santĂ©; nos types d’évaluations rĂ©pondent moins Ă  des besoins managĂ©riaux de haut niveau qu’à des besoins trĂšs proches du terrain. On donne une voix Ă  des intervenants qui travaillent plus prĂšs de la base, afin de documenter leurs pratiques, de tenter d’y donner une impulsion, de faire connaĂźtre leur situation, et de lĂ©gitimiser leurs activitĂ©s.

On fait la promotion d’une approche participative des parties prenantes. Nous les impliquons dans le projet afin de le construire ensemble. On aide au dĂ©veloppement des pratiques et Ă  l’animation de communautĂ©s. Par exemple, Ă  l’IUGM une formation de formateurs en soins palliatifs en soins prolongĂ©s a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e. Deux infirmiĂšres de CHSLD qui ont suivi la formation ont souhaitĂ© l’implanter dans les milieux. Elles sont venues nous voir et nous avons documentĂ© et Ă©valuĂ© le projet-pilote afin de valider la crĂ©dibilitĂ© de cette initiative.

« Nous privilĂ©gions l’exercice de l’évaluation dans un but de dĂ©veloppement des connaissances, de soutien Ă  la prise de dĂ©cision, de promotion du dĂ©bat dĂ©mocratique ainsi que d’amĂ©lioration des pratiques, plutĂŽt que de rĂ©pondre Ă  des impĂ©ratifs essentiellement administratifs [
]. Nous attirons l’attention sur une portĂ©e avouĂ©e de l’évaluation, Ă  savoir sa contribution Ă  l’amĂ©lioration des conditions sociales et collectives ou, autrement dit, d’empowerment des individus et des communautĂ©s. » Extrait du cadre de rĂ©fĂ©rence en Ă©valuation de l’unitĂ© d’évaluation d’InterActions

Comment vous ĂȘtes-vous intĂ©ressĂ© Ă  ce sujet?

Bernard-Simon Leclerc : Je viens du milieu de la santĂ© publique, toute ma carriĂšre de chercheur s’y est dĂ©roulĂ©e. Les approches participatives, j’en ai toujours fait la promotion. J’ai Ă©tĂ© recrutĂ© comme chercheur pour crĂ©er une unitĂ© d’évaluation au centre InterActions. Les dirigeants partageaient ma philosophie, ils Ă©taient sensibilisĂ©s et ouverts Ă  cette forme d’évaluation.

Joey Jacob : Je suis un sociologue de formation. Ce que j’apprĂ©cie vraiment de l’unitĂ© d’évaluation, c’est notre capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux besoins des partenaires de tous les milieux. Nous pouvons voir leur engouement se dĂ©velopper pour l’évaluation au fur et Ă  mesure que nos projets se concrĂ©tisent. L’impact est tellement important pour les acteurs que nous en tirons beaucoup de satisfaction!

Bernard-Simon Leclerc : Quand on fait des travaux de recherche sur plusieurs annĂ©es, de longue haleine, la gratification est plus longue Ă  venir. Quand on fait des projets d’évaluation avec les acteurs du milieu, on gĂ©nĂšre de l’information qui est utile plus rapidement.

Que diriez-vous Ă  quelqu’un qui dĂ©bute dans votre domaine?

Joey Jacob : Une des particularitĂ©s de la recherche dans le domaine social est la difficultĂ© Ă  trouver du financement. Il y a toutefois de trĂšs beaux projets pour lesquels il vaut la peine d’y mettre l’effort.

Bernard-Simon Leclerc : Il y a beaucoup d’étudiants au baccalaurĂ©at qui ont une conception de la recherche comme Ă©tant du travail de laboratoire avec peu de contacts humains. Quand ils dĂ©couvrent le travail que l’ont fait, ça change leur perspective sur la recherche et l’évaluation en gĂ©nĂ©ral!

Il faut ĂȘtre tenace et tenir Ă  nos valeurs comme Ă©valuateur, la pression peut parfois ĂȘtre forte de faire une Ă©valuation complaisante. Il faut aussi lutter pour mettre de l’avant le rĂŽle de l’évaluation qui est trop souvent perçu comme un luxe. Le luxe, croyez-moi, c’est de ne pas faire une Ă©valuation!

Bernard-Simon Leclerc chez eValorix

Joey Jacob chez eValorix

Propos recueillis par FĂ©lix Vaillancourt.